(Édimbourg) Des poubelles débordant d’ordures en plein festival : une grève des éboueurs pour une revalorisation de leurs salaires fait tache à Édimbourg qui accueille en ce moment des visiteurs du monde entier.

Des dizaines de milliers d’artistes et de touristes ont afflué dans la capitale écossaise pour ce grand festival renommé dans le monde entier qui chaque été donne la part belle à la danse, au théâtre et à la musique.

Mais nombreux sont ceux qui expriment leur dégoût face à la puanteur due aux ordures non ramassées.  

« Je n’ai pas joué aujourd’hui. Pas joué hier et pendant plusieurs jours parce que ce n’est pas un endroit agréable pour jouer », témoigne l’artiste de rue James Tofalli, en ramassant des déchets à l’extérieur de la gare de Waverley.  

Jenna Rank, une touriste australienne, reconnaît avoir été profondément déçue de ne pas retrouver la « Belle Édimbourg » qu’elle connaissait : « Ce n’est pas comme ça normalement ».

« C’est à couper le souffle et pas seulement l’odeur », ajoute-t-elle. « Certaines personnes viennent pour la première fois. C’est dommage de laisser ce genre d’impression ».

Ian Tomlinson, né à Édimbourg, raconte n’avoir jamais vu la ville ainsi. « C’est embarrassant. Je suis vraiment gêné de me promener dans la ville en ce moment et de voir autant de saletés », témoigne-t-il.

Comme les employés d’autres secteurs partout dans le pays (débardeurs, cheminots, conducteurs de métros…), les équipes de nettoyage de la ville d’Édimbourg sont en grève pour obtenir de meilleurs salaires, en pleine crise du pouvoir d’achat au Royaume-Uni.

Débuté jeudi, le débrayage des éboueurs doit se poursuivre jusqu’au 30 août.  

Miles Briggs, porte-parole du gouvernement local des conservateurs écossais, a déclaré que cela risquait de « nuire à la réputation de notre ville », appelant le gouvernement écossais à intervenir.

La première ministre écossaise Nicola Sturgeon, du parti indépendantiste écossais, a regretté cette grève se tenant au moment où Édimbourg se trouve au « centre du monde culturel ».  

Elle a espéré que l’offre faite vendredi d’augmenter les salaires de 5 % permettrait de résoudre le conflit social. Mais pour les syndicats, cette proposition, si elle constitue une amélioration, reste bien en deçà de l’inflation (10,1 % au plus haut depuis 40 ans, attendue à 13 % en octobre).