(Arras) Marine Le Pen a attaqué avec force, à son dernier rassemblement à Arras jeudi, son adversaire Emmanuel Macron, d’une « arrogance sans limites », en appelant « le peuple de France » à se « lever » et à faire « front » contre lui au second tour dimanche.  

« J’en ai assez de cet irrespect permanent : je serai la présidente du respect des Français et je sais qu’ils attendent désespérément du respect », a promis la candidate du Rassemblement national, devant plus de 3000 militants, qui ont hué à plusieurs reprises le président sortant.

Au débat télévisé, qui a opposé mercredi les deux candidats « on a vu un Emmanuel Macron nonchalant, condescendant, et d’une arrogance sans limites », a taclé la prétendante à l’Élysée.  

« Un président ne devrait pas se tenir comme cela. Mais sommes-nous vraiment étonnés ? Son attitude d’hier soir, son dédain, c’est celui avec laquelle il traite les Français depuis bientôt cinq ans », a-t-elle lancé.

Selon la candidate d’extrême droite, « l’attitude d’Emmanuel Macron hier (au débat) est tellement révélatrice d’un quinquennat de délitement démocratique ».

« Macron pendaison », a-t-on entendu dans le public quand la candidate a comparé le scrutin dimanche à un référendum à la question « Macron ou la France ? ».  

« Manifestement, c’est la France », a affirmé Marine Le Pen, en appelant à nouveau à « faire barrage » contre le président sortant.  

« Pour faire barrage, on ne s’abstient pas, on vote, et on vote pour le seul front qui soit républicain, le front anti-Macron », a-t-elle dit, alors qu’Emmanuel Macron est donné vainqueur dimanche entre 55,5 et 57,5 %, selon les sondages. Marine Le Pen avait pâti aux régionales de l’abstention de ses électeurs, catégories populaires et jeunes en tête.

« On ne veut pas voir la souffrance des gens, la grande pauvreté, le sentiment d’abandon », selon elle. « Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules quand on lui parle de l’immigration massive et anarchique qu’il a fait rentrer dans notre pays ? » ou « quand on évoque cette insécurité, cet ensauvagement ? », a-t-elle demandé.

« Peut-on confier cinq ans de plus à un président qui hausse les épaules et ne se remet jamais en question quand on évoque l’affaiblissement terrible du pouvoir d’achat ? », a-t-elle poursuivi, sous la clameur d’un « non » unanime du public.

Se présentant comme « la seule alternative face au système » et à « ce pouvoir oligarchique », la candidate RN a appelé le « peuple de France » à se « lever » au second tour dimanche, acclamée par des « Marine présidente ».

« L’heure est venue pour toi d’aller demander compte à tous ceux qui t’ont méprisé et de leur dire en face : vous nous avez trompés ! Vous nous avez abandonnés ! Vous nous avez déclassés ! Vous nous avez ruinés ! Et désormais, c’est à nous de vous congédier ! », a-t-elle conclu.