(Paris) Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions : le point sur l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Zelensky accuse la Russie de « génocide »

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de commettre un « génocide » en Ukraine pour éliminer « toute la nation », au lendemain de la découverte de nombreux corps dans les rues de Boutcha, ville au nord-ouest de Kyiv, après le départ des forces russes.

Un peu plus tôt l’Ukraine avait accusé l’armée russe d’avoir commis un « massacre délibéré » à Boutcha où près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes, selon le maire de la ville, Anatoly Fedorouk.

« Nous avons trouvé des fosses communes. Nous avons trouvé des gens avec les mains et les jambes ligotées […] avec des impacts de balles à l’arrière de la tête », a décrit pour la BBC le porte-parole du président ukrainien, Serguiï Nikiforovil, affirmant qu’il s’agissait « clairement de civils ».

Moscou dément avoir tué des civils

Le ministère russe de la Défense a assuré dimanche que ses forces n’avaient pas tué de civils à Boutcha. « Pendant la période au cours de laquelle cette localité était sous le contrôle des forces armées russes, pas un seul résident local n’a souffert d’actions violentes », a déclaré le ministère.  

Il a affirmé que les images de cadavres dans les rues de la ville étaient « une nouvelle production du régime de Kyiv pour les médias occidentaux ».  

Washington et l’OTAN dénoncent des actes « horribles »

Les États-Unis et l’OTAN ont exprimé dimanche leur horreur face aux récits d’atrocités contre les civils imputées aux forces russes à Boutcha.

« Ces images sont un coup de poing à l’estomac », a réagi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken sur la chaîne CNN.

Le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a pour sa part estimé que les violences de Boutcha étaient « horribles », dénonçant une « brutalité inédite en Europe depuis des décennies ».

Le chancelier allemand Olaf Scholz a exigé que la lumière soit faite sur les « crimes commis par l’armée russe » à Boutcha, et réclamé de nouvelles sanctions contre la Russie, tandis que le président français Emmanuel Macron affirmait que « les autorités russes devront répondre de ces crimes ».

Explosions à Odessa

Une série d’explosions ont secoué dimanche matin Odessa, principal port de l’Ukraine, sur la mer Noire, dans le sud-ouest du pays, ont constaté des journalistes de l’AFP. Elles n’ont pas fait de victime, selon l’armée ukrainienne.

La Russie a indiqué avoir mené des frappes par « des missiles maritimes et terrestres de haute précision » qui ont selon elle « détruit une raffinerie et trois sites de stockage de carburants et de lubrifiants » près d’Odessa.

La population fuit Kramatorsk

Des centaines de personnes fuyaient dimanche la ville de Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, par peur d’une possible offensive russe sur cette partie du pays, a constaté l’AFP.

Ils étaient des centaines, femmes, enfants et personnes âgées, à prendre le train depuis la gare de cette ville sous contrôle du gouvernement de Kyiv.

Pourparlers

Le négociateur en chef russe dans les pourparlers de paix avec l’Ukraine, Vladimir Medinski, a salué dimanche une position « plus réaliste » selon lui de Kyiv, prêt sous conditions à accepter un statut neutre du pays, réclamé par Moscou.

« La partie ukrainienne a adopté une approche plus réaliste des questions liées au statut neutre et dénucléarisé de l’Ukraine », a dit M. Medinski, tout en précisant qu’un projet d’accord approprié n’était pas encore prêt à être soumis aux présidents des deux pays.  

Le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, avait affirmé samedi que Moscou avait accepté « oralement » toutes les positions ukrainiennes, « sauf en ce qui concerne la question de la Crimée ».  

Nombreux retours en Ukraine

Plus de 500 000 personnes sont retournées en Ukraine depuis le début de l’invasion russe, a annoncé dimanche le ministère ukrainien de l’Intérieur.

Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies a de son côté recensé samedi 4 176 401 d’Ukrainiens partis pour l’étranger depuis le déclenchement du conflit.