(Skopje) Le chef de la diplomatie européenne a dénoncé lundi à Skopje « l’agression barbare » de Vladimir Poutine contre le « peuple d’Ukraine », confirmant qu’un quatrième train de sanctions contre Moscou était en passe d’être adopté par Bruxelles.

Josep Borrell effectue une tournée dans les Balkans occidentaux pour réaffirmer l’engagement de Bruxelles sur les perspectives européennes de cette région fragile au moment où l’invasion russe de l’Ukraine menace le « continent européen » tout entier.

« Ma visite survient dans le contexte de l’agression barbare (du président russe Vladimir) Poutine contre le peuple d’Ukraine », a déclaré M. Borrell lors d’une conférence de presse. « Les forces armées russes continuent de lancer des attaques de missiles aériens et des frappes d’artillerie, visant les civils, des voisins pacifiques ».

Il a relevé que plus de 2,6 millions d’Ukrainiens avaient fui leur pays. « C’est le plus grand mouvement de population depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ».  

M. Borrell a également confirmé que l’Union européenne « finalisait l’adoption d’un puissant quatrième paquet de sanctions » contre Moscou, incluant des mesures contre l’accès aux marchés, les exportations de biens de luxe ou l’appartenance à des institutions financières internationales. « Il s’agira d’un nouveau coup majeur porté à la base logistique et économique sur laquelle le Kremlin appuie son invasion ».

« La guerre de Poutine ne concerne pas seulement l’Ukraine, elle concerne la sécurité et la stabilité de notre continent européen. Elle nous affecte tous », a-t-il souligné.  

Dans ce contexte, Bruxelles doit « revigorer le processus d’élargissement et arrimer fermement les Balkans occidentaux à l’UE », a-t-il dit.  

La Serbie et le Monténégro négocient leur adhésion à l’UE depuis des années. Malgré un feu vert de Bruxelles, les pourparlers avec l’Albanie et la Macédoine du Nord n’ont pas encore commencé du fait d’un véto de la Bulgarie en ce qui concerne Skopje.

« Nous devons commencer les négociations d’accessions formelles avec la Macédoine du Nord et l’Albanie dès que possible », a martelé Josep Borrell.

« Un vide géostratégique dans notre coin d’Europe n’est pas une option », a déclaré de son côté Dimitar Kovacevski, premier ministre de Macédoine du Nord, pays membre de l’OTAN tout comme l’Albanie. « Les États membres de l’UE doivent s’impliquer car l’élargissement aux pays des Balkans occidentaux est aujourd’hui une question stratégique et sécuritaire ».

Le chef de la diplomatie européenne est attendu mardi en Albanie et mercredi en Bosnie.