(Londres) Londres a mis Moscou en garde jeudi quant à une éventuelle reconnaissance des territoires séparatistes en Ukraine, qui représenterait selon la cheffe de la diplomatie britannique une volonté de « confrontation » de la part de la Russie.

La Douma, la chambre basse du parlement russe, a voté mardi un appel au président Vladimir Poutine pour que la Russie reconnaisse l’indépendance des territoires séparatistes prorusses. Ceux-ci affrontent, avec son soutien, l’armée ukrainienne dans l’est du pays depuis huit ans.

Une acceptation de cette demande « représenterait une nouvelle attaque contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine » et démontrerait une décision russe de « choisir la voie de la confrontation plutôt que le dialogue », a déclaré la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss dans un communiqué.

« Nous exhortons la Russie à cesser son comportement déstabilisateur à l’encontre de l’Ukraine et à mettre en œuvre les engagements auxquels elle a librement souscrit, notamment les accords de Minsk », a-t-elle ajouté.

La reconnaissance de ces territoires marquerait la fin de ces accords, signés en 2015 sous médiation franco-allemande, scellant le processus de paix dans l’est de l’Ukraine et prévoyant à terme leur retour, avec un statut d’autonomie, sous le contrôle de Kiev.

Selon Liz Truss, l’appel de la Douma à Vladimir Poutine sur la reconnaissance de l’indépendance des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk montre un « mépris flagrant des engagements de la Russie dans le cadre des accords de Minsk ».

Paris a estimé que la reconnaissance de ces territoires représenterait une « agression sans armes », Washington a estimé qu’il s’agirait d’une « violation grossière du droit international ».

La Russie et l’Ukraine s’accusent mutuellement depuis des années de ne pas appliquer les accords de Minsk, qui sont actuellement dans l’impasse.

Dans une déclaration commune à la fin de la session du Conseil de sécurité de l’ONU jeudi, la France, l’Allemagne, l’Irlande, l’Estonie, l’Albanie, la Norvège et l’Union européenne, ont réclamé une « pleine application » des accords de Minsk, « commençant par le respect inconditionnel d’un cessez-le-feu ».

Ces pays ont aussi menacé à nouveau la Russie de « conséquences massives » en cas d’invasion russe en Ukraine.