(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a qualifié de « spéculations provocatrices » les accusations contre la Russie quant à une invasion imminente de l’Ukraine, lors d’un entretien avec son homologue Emmanuel Macron samedi, selon un communiqué du Kremlin.

« Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont discuté de la situation liée aux spéculations provocatrices quant à une prétendue “invasion russe” de l’Ukraine, qui s’accompagnent de livraisons d’ampleur d’armements modernes à ce pays », selon ce communiqué de la présidence russe.

Le Kremlin considère en outre que ces accusations et ces moyens militaires créent « les conditions préalables à de possibles actions agressives des forces ukrainiennes dans le Donbass », région de l’Est de l’Ukraine où la Russie soutient depuis huit ans des séparatistes armés.

M. Poutine s’est de nouveau plaint du refus des États-Unis et de l’OTAN d’accepter « les initiatives russes » pour réduire les tensions, à savoir garantir la sécurité de la Russie en renonçant à tout élargissement futur de l’OTAN, à l’Ukraine en particulier, et en opérant un retrait de moyens militaires de l’Alliance en Europe occidentale.

Il a aussi accusé Kiev une fois de plus de chercher à faire échouer le processus de paix dans la guerre du Donbass.  

MM. Macron et Poutine, selon le Kremlin, veulent poursuivre le dialogue franco-russe sur ce dossier « au plus haut niveau ».  

L’invasion russe de l’Ukraine est présentée comme potentiellement imminente par Washington, car la Russie a déployé plus de 100 000 hommes aux frontières ukrainiennes, et mène aussi des manœuvres en mer Noire et en Biélorussie, encerclant de facto son voisin pro-occidental.

Moscou dément tout projet en ce sens, mais a déjà annexé la Crimée ukrainienne en 2014 et soutient les séparatistes prorusses dans l’est du pays.