(Moscou) Un jeune tigre, retrouvé gravement blessé dans l’Extrême-Orient russe, a pu être sauvé après une opération chirurgicale, a annoncé mercredi le Centre du Tigre de l’Amour, sous-espèce menacée de ce félin.

Cette femelle âgée de 4 à 5 mois avait été découverte, souffrant de morsures, d’engelures et d’épuisement, par un pêcheur au bord d’une rivière dans le district Anoutchinski de la région de Primorié, juste avant le Nouvel An.  

Appelés sur les lieux, les garde-chasses lui ont prodigué les premiers soins avant de l’évacuer vers un centre de réhabilitation de Primorié, rapporte le centre russe responsable de la préservation de l’espèce sur son site.

Épuisée et amaigrie, elle avait la gueule atteinte de nécrose cellulaire. Après des soins intensifs, elle a repris dix kilos, permettant de l’opérer le 8 janvier et lui greffer des tissus au niveau de sa mâchoire inférieure.

À terme, le Centre du Tigre de l’Amour espère relâcher l’animal dans la nature.

La Chine et la Russie se partagent le territoire du tigre de l’Amour, du nom du fleuve traversant la région. Mais 95 % des individus vivent sur le territoire russe.

Cette espèce menacée par le braconnage depuis des décennies compte actuellement quelque 600 individus dans l’Extrême-Orient russe, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF). Ils n’étaient qu’une quarantaine au milieu du XXe siècle.

« Il s’agit maintenant de protéger (cette population) durant l’hiver en cours, du fait de chutes de neige particulièrement abondantes et de fortes variations de température », a dit le chef de l’antenne locale de WWF Piotr Ossipov.  

Selon lui, deux tigreaux ont été retrouvés morts d’hypothermie fin 2021.  

En outre, les tigres russes restent une proie de choix pour les braconniers qui les tuent pour vendre des parties de leurs corps au marché noir en Asie. Chassés à grande échelle, les tigres de l’Amour (ou tigre de Sibérie) ont failli disparaître au siècle dernier.  

Le président russe Vladimir Poutine a fait de la sauvegarde de l’espèce une cause nationale.  

En 2008, il avait, à grand renfort médiatique, participé à la traque d’un animal pour lui fixer un collier GPS.  

Il a aussi accueilli en 2010 un forum international sur la conservation des tigres avec la participation des treize nations ayant encore une population de ce félin.