(Minsk) Deux journalistes biélorusses, dont un pigiste de la Deutsche Welle (DW), ont été emprisonnés et ont assuré avoir été torturés, a déclaré l’Association biélorusse des journalistes.

Le journaliste indépendant Alexandre Bourakov, qui travaille pour la DW, et Vladimir Laptsevitch, reporter pour un site d’information en ligne local, étaient détenus mercredi dans la ville de Moguilev (Est).

Ils ont été arrêtés alors qu’ils couvraient le procès de Pavel Sevyarynets, un opposant, et de plusieurs autres personnalités.  

Un tribunal de Moguilev les a condamnés samedi pour participation à « un évènement non autorisé », a précisé l’association.  

Au cours de l’audience, M. Bourakov a fait état de « tortures et de traitements inhumains » pendant sa détention provisoire, ont indiqué la DW et l’association.  

« Il a déclaré avoir été réveillé à plusieurs reprises la nuit et avoir été forcé par les gardes à se déshabiller », a ajouté la  DW.  

Les deux journalistes ont entamé une grève de la faim en signe de protestation.  

La Deutsche Welle a exhorté les autorités biélorusses à annuler immédiatement la sentence, affirmant que le régime du président Alexandre Loukachenko agissait avec une « sévérité croissante » envers les journalistes.

« Nous protestons vivement contre la violation des droits de la presse garantis par la Constitution en Biélorussie », a déclaré Peter Limbourg, directeur général de la DW.

La Biélorussie a été le théâtre de manifestations antigouvernementales sans précédent depuis l’élection présidentielle contestée d’août dernier, qui a permis à M. Loukachenko d’entamer un sixième mandat, à l’issue d’un scrutin contesté.

Les forces de l’ordre répriment les manifestations, arrêtent les participants et poussent les dirigeants de l’opposition à l’exil.  

Une campagne visant à museler les médias indépendants est en cours, des journalistes ont été condamnés à des peines de prison. Selon l’Association biélorusse des journalistes, seize d’entre eux sont actuellement derrière les barreaux.