(Berlin) L’Europe pourrait atteindre l’immunité collective contre le coronavirus dans les quatre prochains mois, a déclaré mercredi le chef de la société pharmaceutique allemande BioNTech, qui a développé le premier vaccin contre la COVID-19 largement approuvé, avec son partenaire américain Pfizer.

Alors que le seuil exact requis pour atteindre ce niveau critique de vaccination reste un sujet de débat, les experts estiment qu’un niveau supérieur à 70 % perturberait considérablement la transmission du virus au sein d’une population.

« L’Europe atteindra l’immunité collective en juillet, au plus tard en août », a déclaré à la presse Ugur Sahin, directeur général de BioNTech.

Le vaccin de son entreprise représente une grande partie des doses administrées en Europe et en Amérique du Nord, où il est plus connu sous le nom de vaccin Pfizer.

M. Sahin a déclaré que les données des personnes qui ont reçu le vaccin montrent que la réponse immunitaire s’affaiblit avec le temps et qu’un troisième vaccin sera probablement nécessaire.

Des études montrent que l’efficacité du vaccin BioNTech/Pfizer diminue de 95 % à environ 91 % après six mois, a-t-il déclaré.

« En conséquence, nous avons besoin d’une troisième injection pour ramener la protection vaccinale à presque 100 % », a déclaré M. Sahin. Il a suggéré que celle-ci devrait être administrée 9 à 12 mois après la première injection.

« Et puis, je pense qu’il sera probablement nécessaire d’obtenir un autre rappel chaque année ou peut-être tous les 18 mois à nouveau », a-t-il ajouté.

Le patron du laboratoire BioNTech s’est dit mercredi « confiant » dans l’efficacité de son vaccin contre le variant indien de la COVID-19 qui suscite l’inquiétude au moment où l’Inde est débordée par une flambée épidémique.

Si des « tests » sont encore en cours, « le variant indien présente des mutations que nous avons déjà étudiées et contre lesquelles notre vaccin agit, ce qui nous rend confiants », a expliqué M. Sahin lors d’une conférence de presse en ligne.

Le variant B.1617, plus communément appelé variant indien du fait de sa première occurrence en Inde, a été détecté dans « au moins 17 pays », dont le Royaume-Uni, les États-Unis, la Belgique, la Suisse ou encore l’Italie, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

En Inde, le nombre de morts du coronavirus a dépassé mercredi les 200 000 en 24 heures alors que l’aide internationale a commencé à affluer.

Avec Agence France-Presse