(Paris) La lanceuse d’alerte de Facebook Frances Haugen a mis en garde mercredi les députés français contre les projets du géant américain dans le « métavers », cette doublure numérique du monde physique où l’entreprise entrevoit d’immenses possibilités commerciales.

« Je suis extrêmement inquiète » des projets de Facebook, particulièrement sur sa volonté de créer de véritables environnements professionnels dans ce métavers, a-t-elle expliqué.

Imaginons que vous travailliez à la maison et que votre employeur décide de devenir une entreprise du métavers de Facebook. Vous ne pourrez plus décider si Facebook peut vous espionner ou non.

La lanceuse d’alerte de Facebook Frances Haugen

« C’est un problème important parce que c’est un problème de consentement », a-t-elle relevé.

« Des tonnes de données sur vous »

Le métavers permettra à Facebook de « rassembler des tonnes de nouvelles données sur vous », a-t-elle rappelé, mettant en garde contre le recours à « des capteurs » ou « des micros » dans l’environnement de l’utilisateur.

Frances Haugen était auditionnée mercredi matin par la commission des Lois et de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, avant un rendez-vous similaire mercredi après-midi au Sénat.

Le métavers (contraction de méta et univers) est le nouveau cheval de bataille de Mark Zuckerberg, le fondateur et patron de Facebook, qui a décidé de renommer son groupe Meta.

Cette doublure numérique du monde physique, fondée notamment sur des univers virtuels en 3D, doit permettre de démultiplier les interactions humaines en les libérant des contraintes physiques.

Frances Haugen est à Paris après être passée par Bruxelles, ou elle a apporté son soutien aux nouveau texte européen de régulation de l’internet DSA (Digital Services Act).

Outre son rendez-vous au Sénat mercredi après-midi, elle doit rencontrer jeudi le secrétaire d’État au numérique Cédric O, selon le cabinet de celui-ci.