(Madrid) La police espagnole a démantelé un réseau soupçonné de trafic de centaines de migrants pakistanais qui transitaient dans des conditions dangereuses dans l’Union européenne à bord de camions, une opération qui a permis l’arrestation de 15 personnes, ont annoncé jeudi les autorités.

Le réseau, international, avait recruté des migrants pakistanais dans des camps de réfugiés en Bosnie-Herzégovine qui cherchaient à se rendre en Italie ou en Espagne, a précisé Europol dans un communiqué, qui a participé à l’opération avec la police espagnole.  

« Ils voyageaient à bord de cars, de fourgonnettes ou de camions, dans des conditions dangereuses, passant des journées entières enfermés avec très peu ou aucune nourriture », a détaillé l’agence européenne, ajoutant que le réseau faisait payer à chaque migrant entre 5000 et 8000 euros pour le voyage.

Le réseau, basé en Espagne, pourrait avoir introduit clandestinement « au moins 400 migrants » dans l’Union européenne ces derniers mois, un trafic qui aurait rapporté plus de 2 millions d’euros, a indiqué de son côté la police espagnole.

Le réseau pourrait avoir existé « depuis plusieurs années, et le nombre de migrants être bien supérieur », dit-elle encore dans son communiqué.

L’opération, à laquelle ont pris part les polices bosniaque, croate, slovène, grecque, italienne, française et roumaine, a permis d’arrêter 15 personnes dont le chef du réseau : 12 en Espagne, une en Croatie, une autre en Slovénie et une autre encore en Roumanie.

Un camion transportant 77 migrants pakistanais dissimulés dans une cache de 8 m2 a notamment été intercepté en Croatie, a indiqué la police espagnole.  

« Les migrants, parmi lesquels quatre mineurs, ont voyagé dans des conditions inhumaines, bien trop nombreux pour l’espace et ont été obligés de percer plusieurs trous dans le toit afin de respirer. La police a ainsi estimé qu’il aurait pu se jouer là une tragédie », a-t-elle ajouté.

En octobre 2019, la découverte d’un camion charnier avec les corps de 39 personnes, probablement vietnamiennes, près de Londres, avait mis en lumière les risques auxquels pousse la clandestinité et l’absence totale de scrupules de certains trafiquants.