(Paris) Le variant anglais du coronavirus, plus contagieux, « concerne désormais à peu près la moitié des personnes » contaminées par la COVID-19 en France, a annoncé jeudi le premier ministre Jean Castex.

Lors d’une conférence de presse avec le ministre de la Santé Olivier Véran, le premier ministre a adopté un ton grave pour déclarer que « la situation sanitaire de notre pays s’est dégradée ».

Il a cité les 30 000 nouveaux cas signalés mercredi, « un chiffre que nous n’avions pas atteint depuis novembre » 2020. La faute notamment au variant anglais du virus, qui représente désormais « à peu près la moitié » des cas positifs. Ce variant représentait moins de 40 % des cas selon des chiffres diffusés il y a une semaine.

Crainte d’une explosion des cas

Sa progression rapide fait craindre une explosion épidémique.

Nous savons depuis la fin janvier qu’il se diffuse à bas bruit et qu’il est susceptible de produire, à un moment donné, une nouvelle flambée épidémique parce qu’il est plus contagieux.

Le premier ministre Jean Castex

Ce variant anglais est déjà très prépondérant à Dunkerque, sur la côte de la Manche, où les contaminations ont explosé depuis deux semaines et ont conduit les autorités à imposer un confinement le week-end.

Cette forme est également plus présente dans la grande région parisienne, où le taux d’incidence progresse chaque jour et a encore bondi de 280 à 301 cas pour 100 000 habitants sur sept jours entre dimanche et lundi, selon les derniers chiffres diffusés jeudi par l’Agence régionale de santé.

Indicateurs défavorables

« Il apparaît aujourd’hui que la situation épidémiologique et hospitalière dans d’autres agglomérations ou départements suscite une vigilance maximale, car ces territoires cumulent des indicateurs défavorables : un niveau d’incidence élevé, autour de 250 cas pour 100 000 habitants, une part de variant supérieur à 50 %, une pression hospitalière proche du seuil critique et, enfin, une circulation virale qui commence à s’accélérer sérieusement », a ajouté le chef du gouvernement.

Vingt départements au total sont concernés : en Île-de-France, dans une grande partie des Hauts-de-France (nord) et de Provence-Alpes-Côte d’Azur (sud-est), ainsi que les départements du Rhône (est) et de la Drôme (sud-est), notamment.

Malgré la dégradation de la situation sanitaire, « il faut tout faire pour retarder » un confinement afin de « laisser à la vaccination le temps de produire des effets », a toutefois estimé Jean Castex.

« Le confinement est un levier auquel nous devons recourir quand on ne peut pas faire autrement. Il faut le faire à bon escient, au bon moment et dans la bonne mesure », a-t-il ajouté.