Les États-Unis ont condamné « fermement » l’arrestation dimanche de l’opposant russe Alexeï Navalny à son retour en Russie, plusieurs mois après son empoisonnement présumé, selon un communiqué du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.

« Les États-Unis condamnent fermement la décision de la Russie d’arrêter Alexeï Navalny », a déclaré M. Pompeo dans ce communiqué exprimant « une grande inquiétude » et estimant « que sa détention est la dernière d’une série de tentatives pour faire taire Navalny et d’autres personnalités de l’opposition et voix indépendantes qui critiquent les autorités russes. »

Le principal opposant russe a été arrêté par les services pénitentiaires dimanche dès son arrivée à Moscou depuis l’Allemagne, où il se trouvait en convalescence ces derniers mois après avoir survécu à un empoisonnement présumé.

L’arrestation d’Alexeï Navalny à son arrivée à Moscou est « inacceptable », a estimé dimanche soir le président du Conseil européen, Charles Michel, appelant Moscou à sa « libération immédiate », dans un tweet.

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, a pour sa part appelé les autorités russes à « respecter les droits » d’Alexeï Navalny et également réclamé sa « libération immédiate » dans un tweet.

« La politisation du système judiciaire est inacceptable », a ajouté l’Espagnol.

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova a rétorqué via Facebook, demandant aux responsables étrangers de « respecter le droit international » et de « se mêler de leurs propres problèmes ».

Libération immédiate réclamée

Alexeï Navalny « doit être libéré immédiatement », a exhorté Jake Sullivan, futur conseiller à la sécurité nationale du président désigné américain Joe Biden.

« M. Navalny doit être libéré immédiatement, et les auteurs de cette attaque scandaleuse contre sa vie doivent être tenus responsables », a dénoncé M. Sullivan, qui prendra ses fonctions le 20 janvier.

« Les attaques du Kremlin contre M. Navalny ne sont pas seulement une violation des droits de l’homme, mais un affront au peuple russe qui veut que sa voix soit entendue », a-t-il tonné sur Twitter.

Plusieurs parlementaires américains ont également condamné cette interpellation et appelé à la remise en liberté de l’opposant de 44 ans.

Le gouvernement américain n’avait, lui, pas encore réagi à la nouvelle. Sollicité par l’AFP, le département d’État n’a pas donné suite immédiatement.

La France a aussi appelé dimanche à la « libération immédiate » de l’opposant russe Alexeï Navalny, arrêté à Moscou dès son arrivée depuis l’Allemagne.

« La France a pris connaissance avec une très forte préoccupation de l’arrestation en Russie de M. Alexeï Navalny. Elle suit, avec ses partenaires européens, sa situation avec la plus grande vigilance et appelle à sa libération immédiate », a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Appel à de nouvelles sanctions

La Lituanie a appelé dimanche l’Union européenne à « discuter de nouvelles sanctions » contre la Russie après l’arrestation d’Alexeï Navalny.

Le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a déclaré que l’arrestation de Navalny était « totalement inacceptable » et que les personnes impliquées devraient être visées par des sanctions.

« La détention du leader de l’opposition et du survivant de l’empoisonnement Alexeï Navalny est totalement inacceptable. L’UE devrait discuter de sanctions supplémentaires contre les personnes impliquées », a déclaré M. Landsbergis à l’AFP.