(Moscou) L’Américano-Britannique Paul Whelan, arrêté fin décembre à Moscou et accusé d’espionnage, affirme avoir été blessé par les gardiens de la prison où il est incarcéré dans l’attente de son procès.

«J’ai été blessé en prison […] mais la prison ne veut pas vous le dire», a indiqué à la presse M. Whelan, lors d’une audience au tribunal Lefortovo de Moscou qui a décidé de prolonger sa détention provisoire jusqu’au 29 octobre.  

Le visage pâle, il a dit ressentir «une forte douleur à cause de la blessure infligée par les gardiens de prison», accusant l’administration pénitentiaire de lui «refuser un traitement médical».

Paul Whelan n’a toutefois pas précisé quel type de blessure il avait subi.

Il a ensuite déclaré ne pas être en mesure de se défendre en raison de «la douleur», et une ambulance a été appelée au tribunal. Après son examen par des médecins, le juge a affirmé que M. Whelan n’«avait pas besoin d’être hospitalisé».

Selon son avocat, Vladimir Jerebenkov, M. Whelan, qui souffre d’une hernie de l’aine, a dû porter ses affaires très lourdes lui-même, lors d’un transfert début août d’une prison à l’autre, ce qui a provoqué une aggravation de son état.

«Il a une hernie de l’aine. C’est très désagréable. Il faisait l’objet d’un suivi médical aux États-Unis […] mais les gardiens ne le savaient pas», a déclaré Me Jerebenkov à la presse réunie près du bâtiment du tribunal.

La défense a décidé de réclamer une opération et va déposer une requête en ce sens, a-t-il précisé.

Selon lui, le procès de M. Whelan pourrait commencer « en janvier ou en février ».  

«Je ne suis coupable de rien. Aucun délit n’a été commis», a assuré Paul Whelan aux journalistes, après l’énoncé de la décision sur la prolongation de sa détention provisoire.

L’ex-Marine avait été arrêté le 28 décembre 2018 dans un contexte déjà lourd d’affaires de ce type entre la Russie et les Occidentaux. Les services de sécurité russes (FSB) affirment l’avoir interpellé «pendant qu’il commettait un acte d’espionnage», ce qu’il dément. Il encourt une peine pouvant aller jusqu’à 20 ans de réclusion.

En février, son avocat a affirmé que son client, qui possède aussi les nationalités irlandaise et canadienne, avait été piégé par une connaissance qui lui aurait transmis une clé USB contenant ce que Paul Whelan pensait être des photographies prises lors d’un séjour précédent en Russie en sa compagnie.