L'une des favorites pour la présidentielle ukrainienne, Ioulia Timochenko, a accusé vendredi son rival Petro Porochenko de fraude, renforçant les tensions à moins d'un mois du premier tour d'un scrutin qui s'annonce imprévisible.

Ancienne première ministre, Ioulia Timochenko s'est rendue vendredi au quartier général de la police à Kiev pour apporter, selon ses dires, « des preuves et des témoignages montrant qu'il se prépare des fraudes et des achats de voix à grande échelle ».

« Aujourd'hui, la corruption est systématique dans toute l'Ukraine », a-t-elle lancé en accusant un député du parti de M. Porochenko d'être à l'origine d'un « vaste système pyramidal destiné à distribuer de l'argent » pour l'achat de voix avant le scrutin du 31 mars.

La police a confirmé à l'AFP avoir lancé une enquête, qui « n'est qu'une parmi des dizaines » d'affaires concernant des « enfreintes à la loi électorale », ouverte après des plaintes des candidats.

L'équipe du président Petro Porochenko, arrivé au pouvoir en 2014 et très critiqué pour l'échec de la lutte contre la corruption, a « catégoriquement démenti » les accusations de Mme Timochenko.

« Il n'y a aucun fait qui prouve des tentatives d'acheter les électeurs de la part de l'équipe de M. Porochenko », a affirmé aux journalistes le porte-parole de la campagne du président, Oleg Medvedev.

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont pour leur part annoncé avoir mené en février plus de 30 perquisitions à travers tout le pays dans le cadre d'une enquête pour ingérence électorale.

Si le SBU n'a pas précisé quel candidat était visé, un député régional du parti de Mme Timochenko a confirmé qu'un des « bureaux de bénévoles » de la candidate avait été perquisitionné dans le sud du pays.

Autre signe de la montée des tensions à l'approche du premier tour, le 31 mars, le président Porochenko a été cette semaine éclaboussé par un scandale impliquant l'un de ses proches, qui serait à l'origine selon des journalistes d'une opération de contrebande d'équipement militaire en provenance de Russie.

Selon un sondage de l'Institut international de sociologie de Kiev publié cette semaine, M. Porochenko est deuxième, crédité de 18 % des intentions de vote, tandis que Mme Timochenko est troisième avec 13 %.

Le favori des sondages est le comédien Volodymyr Zelensky, qui devance ses rivaux avec 26 % des intentions de vote.