Les organisateurs d'un sommet du Vatican sur les agressions sexuelles préviennent que l'affaire menace la crédibilité de l'Église catholique et demandent aux participants de rencontrer des victimes personnellement avant de s'y rendre.

Dans une lettre transmise mardi aux présidents des conférences des évêques de toute la planète, les organisateurs écrivent que l'Église doit offrir « une réponse compréhensive et communautaire » à la crise, et que la première étape est « de reconnaître la vérité de ce qui s'est produit ».

Le pape François a convoqué les leaders de l'Église à ce sommet, qui aura lieu du 21 au 24 février, afin de formuler une réponse à la pire menace à planer sur son pontificat.

En annonçant les premiers détails de la préparation de la rencontre, le Vatican a expliqué que le sommet se concentrera notamment sur la responsabilité et la transparence.

« Sans réponse compréhensive et communautaire, non seulement échouerons-nous à offrir un soulagement aux victimes survivantes, mais la mission même de l'Église de poursuivre la mission du Christ sera menacée à travers le monde », écrivent les organisateurs.

« Nous devons tous nous approprier ce défi, nous rassembler dans la solidarité, l'humilité et la pénitence pour réparer les dégâts causés, en partageant un engagement commun à la transparence, en tenant tous les membres de l'Église responsables », ajoutent-ils.

La lettre est signée par les quatre membres du comité organisateur, soit deux cardinaux américains, un archevêque maltais et un prêtre.

Ils demandent aux présidents des conférences des évêques de rencontrer des victimes avant de se rendre à Rome « pour entendre en personne la souffrance qu'ils ont endurée ». Cet appel démontre clairement que, dans plusieurs coins de l'Église, des évêques continuent à fermer les yeux sur l'ampleur du problème et n'ont jamais rencontré une seule victime.

Le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a dit qu'une telle rencontre « est une manière de placer les victimes au premier plan et d'admettre l'horreur de ce qui s'est produit ».

Le pape François avait annoncé la tenue de ce sommet en septembre. Il peine encore à se relever de sa gestion catastrophique du scandale qui a matraqué l'Église chilienne, quand il a fréquemment remis en doute les récits des victimes du pire prêtre pédophile du pays.

Son pontificat a ensuite été ébranlé quand un ambassadeur du Vatican à la retraite a prétendu que le pape lui-même a réhabilité un ancien cardinal américain soupçonné d'avoir agressé sexuellement de multiples séminaristes adultes. Le pape n'a pas répondu à ces allégations, se contentant de demander une enquête d'une ampleur limitée.