La première ministre Theresa May a prévenu qu'un échec du projet d'accord sur le Brexit au parlement britannique engendrerait davantage de « divisions » et d'« incertitudes », tentant de convaincre vendredi les auditeurs de la BBC de la soutenir.

Dimanche, un sommet à Bruxelles doit sceller l'accord de retrait et la déclaration politique sur la future relation entre l'UE et le Royaume-Uni. Si cette étape est passée avec succès, Theresa May devra ensuite obtenir l'approbation du parlement britannique, ce qui est loin d'être gagné, en raison de l'opposition affichée de plusieurs partis politiques, et de députés de son propre parti conservateur.

Cet accord est « le bon accord », qui « met en oeuvre ce pour quoi les gens ont voté » lors du référendum sur le Brexit en juin 2016.  

« Mon travail est maintenant de convaincre les gens au parlement », a déclaré la chef du gouvernement, répondant aux questions des auditeurs de la radio BBC 5.

« Si l'accord ne passe pas, nous serons de retour à la case départ. Nous nous retrouverons avec plus d'incertitude et plus de divisions », a-t-elle déclaré, écartant la possibilité de renégocier un meilleur accord avec l'UE.

La chef du gouvernement a refusé de dire si elle démissionnerait en cas de revers au Parlement.  

Elle a reconnu avoir été « déçue » par les démissions de plusieurs de ses ministres, mécontents du projet d'accord mais a aussi dit recevoir des messages de soutien, des fleurs et même un cupcake avec son visage dessus envoyé par une fillette de 9 ans.

La dirigeante conservatrice se rend samedi à Bruxelles pour rencontrer Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, avec lequel elle doit discuter d'une déclaration commune, a indiqué à l'AFP une source officielle britannique.  

Parmi les ultimes points à résoudre pour conclure les tractations, à environ quatre mois du départ britannique de l'UE, le sort de l'enclave de Gibraltar et la question des futurs droits de pêche des Européens dans les eaux britanniques.

Alors que l'Espagne réclame que soit inscrit noir sur blanc que le pays disposerait d'un droit de veto sur les négociations futures concernant Gibraltar, faute de quoi il s'opposerait à tout accord sur le Brexit, une porte-parole de Downing Street a déclaré vendredi que « l'accord de retrait n'est pas rouvert ».  

« Nous travaillerons avec le gouvernement de Gibraltar et l'Espagne sur notre future relation au nom de tout le Royaume-Uni », a ajouté cette porte-parole.