Les États-Unis doivent décider d'ici mardi si la Russie s'est pliée, ou non, à leurs conditions pour échapper à de nouvelles sanctions américaines « sévères », après l'empoisonnement de l'ex-agent double russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni.

Début août, l'administration de Donald Trump était parvenue à la conclusion que les autorités russes étaient derrière cette attaque perpétrée au printemps à l'agent chimique Novitchok. En conséquence, elle avait imposé une première série de sanctions économiques contre Moscou, sur l'exportation de certains produits technologiques et sur les ventes d'armes à la Russie.

Sur la base d'une loi de 1991 sur les armes chimiques, Washington a alors donné 90 jours à la Russie, jusqu'au 6 novembre, pour déclarer qu'elle n'utilise plus d'armes chimiques ou biologiques, s'engager à ne plus le faire à l'avenir et permettre des inspections pour s'assurer de leur élimination. Faute de quoi, de nouvelles sanctions « draconiennes » seront décrétées, avait prévenu l'administration américaine.

Elle doit donc dire au Congrès américain, mardi au plus tard, si elle considère que Moscou a rempli ces conditions. Mardi étant aussi, hasard du calendrier, le jour des élections législatives de mi-mandat aux États-Unis, il est peu probable que les parlementaires et le département d'État américain communiquent immédiatement l'issue de cette réflexion.

« Si on ne peut pas certifier » que la Russie « a cessé d'utiliser des armes chimiques, assuré qu'elle n'en utilisera plus, et autorisé des inspecteurs internationaux à vérifier ses dires », alors « le département d'État doit imposer un deuxième train de sanctions après consultations avec le Congrès », a expliqué la semaine dernière un porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino.

Ces consultations peuvent prendre un certain temps, si bien qu'aucune décision ferme sur d'éventuelles sanctions n'est à attendre dans l'immédiat.

En septembre, la secrétaire d'État adjointe chargée des Affaires économiques, Manisha Singh, avait estimé que la Russie n'avait encore « rien fait » pour se plier aux conditions américaines. « Nous nous préparons à la date-butoir de novembre », « nous sommes prêts à imposer un deuxième train de sanctions très sévères », avait-elle ajouté.

Les mesures « vont inclure des sanctions bancaires, l'interdiction de se procurer des articles de défense, toute forme d'aide étrangère, il y a une longue liste de choses », avait-elle précisé.

L'annonce de la première série de sanctions, bien que limitée, avait suffi à faire chuter les marchés financiers russes et le rouble.