La Russie a soumis cette semaine un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU pour préserver le traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire (INF) dont veulent se retirer les États-Unis, selon des sources diplomatiques.

Cette proposition a été combattue jeudi par les États-Unis lors d'une réunion d'une commission de l'Assemblée générale des Nations unies, spécialisée dans les affaires de désarmement et de sécurité internationale, selon les mêmes sources.

« La communauté internationale a l'obligation de réagir à cette situation aux conséquences apocalyptiques », a expliqué un diplomate russe en évoquant l'annonce américaine récente d'un retrait de ce traité. « Le projet de résolution se fonde sur une série de résolutions adoptées à l'Assemblée générale et vise à renforcer la viabilité de ce traité », a-t-il ajouté lors de cette réunion.

Si elle est acceptée, cette résolution permettra « de poursuivre les consultations entre la Russie et les États-Unis afin d'aplanir les préoccupations mutuelles dans le cadre de cet accord ». « Cela nous permettra de le préserver et de renforcer la responsabilité des deux parties pour sa mise en oeuvre », a-t-il estimé.

« Préserver cet accord est la condition sine qua non pour continuer d'avancer sur la voie de la réduction des arsenaux nucléaires », considère Moscou, qui a appelé tous les membres des Nations unies à débattre de son projet de texte.

Selon une source onusienne, les États-Unis ont dénoncé le projet russe en estimant que son dépôt était trop tardif pour être compatible avec l'agenda de la commission de l'ONU chargée du désarmement. Et Washington a critiqué Moscou pour avoir transmis son projet à des médias russes avant de le distribuer aux membres des Nations unies, selon la même source.

Le président américain Donald Trump a annoncé samedi le retrait des États-Unis du traité INF, bannissant les missiles nucléaires d'une portée allant de 500 à 5000 kilomètres et qui avait été conclu avec la Russie en 1987. Son homologue russe, Vladimir Poutine, a jugé que cette décision allait conduire à une nouvelle « course aux armements » et à une situation « extrêmement dangereuse ».

Les deux dirigeants doivent se voir à Paris le 11 novembre.