Le règlement de la question du Nagorny-Karabakh est la condition « sine qua non » pour rétablir les relations entre la Turquie et l'Arménie, a déclaré samedi le président turc Recep Tayyip Erdogan, en déplacement en Azerbaïdjan.

« Bien sûr, nous souhaitons l'établissement et le maintien de bonnes relations avec tous nos voisins, mais le règlement de la question du [Nagorny-Karabakh] est la condition sine qua non pour rétablir nos relations avec l'Arménie », a déclaré le chef de l'État turc, dans un discours télévisé à Bakou.

« Dans cette affaire, c'est avant tout aux occupants de faire un pas », a-t-il ajouté.

Le Nagorny-Karabakh est une enclave en majorité peuplée d'Arméniens, rattachée en 1921 à l'Azerbaïdjan par les autorités soviétiques, mais qui a unilatéralement proclamé son indépendance en 1991, avec le soutien de l'Arménie.

La Turquie a fermé en 1993 sa frontière avec l'Arménie par solidarité avec l'Azerbaïdjan et par mesure de rétorsion au soutien apporté par Erevan aux séparatistes arméniens.

La communauté internationale considère toujours cette région comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.

La guerre entre Azéris et Arméniens du Karabakh a éclaté en 1988. En dépit d'un cessez-le-feu signé en 1994, les accrochages armés y restent fréquents.

La Turquie s'est dite prête en mai à envisager « une nouvelle » page avec l'Arménie à la suite de déclarations du nouveau premier ministre arménien Nikol Pachinian évoquant le possible établissement de relations diplomatiques entre les deux pays.

Avant l'élection de M. Pachinian, Erevan avait désavoué début mars les accords de normalisation avec la Turquie, accusant Ankara de ne pas pouvoir « se débarrasser de ses stéréotypes ».

Les deux pays s'opposent notamment sur la question des massacres d'Arméniens commis par les Turcs ottomans en 1915-1917. L'Arménie qualifie de « génocide » ces massacres, qui ont fait selon Erevan quelque 1,5 million de morts, alors que la Turquie rejette vigoureusement ce terme.