Le projet d'accord de libre-échange entre le Royaume-Uni et les États-Unis après le Brexit avance, a estimé mercredi le secrétaire d'État britannique au commerce international, Liam Fox, tout en souhaitant que Washington desserre la pression sur ses mesures protectionnistes.

Il y a « des discussions très constructives sur un grand nombre de fronts », a déclaré Liam Fox, qui s'exprimait devant la Fondation Heritage.

Il a souligné que Londres préparait le terrain pour les discussions formelles avec Washington afin que le processus soit engagé dès le départ du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), prévu fin mars 2019.

Il a ainsi évoqué des réunions avec le représentant américain au Commerce (USTR), Robert Lighthizer, ou encore avec le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross.

Les travaux préparatifs doivent démarrer dès maintenant en raison des obligations légales dans les deux pays, dont une période de commentaires publics en Grande-Bretagne, tandis que l'administration américaine doit fournir un préavis de 90 jours au Congrès avant d'engager des discussions sur un accord de libre-échange.

Interrogé sur le fait de qualifier Trump de « protectionniste », Liam Fox a répondu : « Les États-Unis ont toujours été un pays de commerce libre ». Mais, « ce n'est pas un secret, nous avons des différences » sur la manière d'appréhender la sécurité nationale pour justifier les taxes douanières supplémentaires.

L'UE ainsi que d'autres partenaires des États-Unis, comme le Canada, le Mexique et la Chine, ont été frappés de taxes punitives sur le secteur de l'acier et de l'aluminium. Ils ont décidé de prendre des mesures de représailles en retour sur des produits américains, dont les jeans et le bourbon.

Donald Trump devait rencontrer mercredi le chef de l'exécutif européen, Jean-Claude Juncker, alors que les négociations pour tenter de mettre fin à la guerre commerciale déclenchée par le président américain semblent dans l'impasse.

Sur ce point, Fox a souligné que ce conflit et la réunion à la Maison-Blanche illustraient les raisons pour lesquelles le Royaume-Uni a eu raison de vouloir quitter l'UE : Londres va pouvoir mener une politique commerciale indépendante qui ne sera pas menée « par les bureaucrates de Bruxelles ».

Il a toutefois souligné qu'il fallait « une diminution des tensions sur les taxes douanières [...] afin de revenir aux vrais problèmes » et a défendu ardemment le libre-échange dans le monde, à la fois « un bénéfice partagé » et un mouvement que l'on ne peut pas arrêter.