Après les abondantes chutes de neige des derniers jours, le risque d'avalanche est omniprésent dans les Alpes françaises, comme en attestent deux accidents mortels survenus en l'espace de quelques heures, mettent en garde mercredi les autorités locales.

À Valfréjus, en Savoie, un groupe de trois snowboarders néerlandais âgés d'une vingtaine d'années, qui évoluaient hors-piste a priori sans détecteur de victimes d'avalanche sur eux, a été emporté mardi en fin d'après-midi par une coulée.

Le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Modane a retrouvé mardi soir un premier corps sans vie, puis un second mercredi après une intense journée de recherches qui a mobilisé «47 gendarmes, militaires, pisteurs et moniteurs de la station», a annoncé à l'AFP le capitaine Fabrice David.

«Depuis, plus rien et la nuit arrive, ça va être trop dangereux pour les secouristes. On suspend les recherches» avant de les reprendre jeudi, pour retrouver le dernier Néerlandais, a-t-il ajouté.

Dans les Hautes-Alpes, où le risque d'avalanche est comme en Savoie à 4 (soit «fort») sur une échelle européenne de 5, trois avalanches se sont produites mardi dont l'une a coûté la vie à un touriste français d'une cinquantaine d'années.

Mardi matin, une avalanche s'était déjà déclenchée près de la seule piste ouverte à Tignes (Savoie) et son souffle de poudreuse a bousculé de nombreux skieurs sur une piste bleue. Cet épisode très rare n'a finalement fait aucune victime.

Les journées de jeudi et vendredi devraient connaître un retour du beau temps, synonyme d'affluence sur les pentes.

«Totalement déconseillé»

«Une extrême prudence est de rigueur pour la pratique de toutes les activités de montagne, particulièrement celle du ski hors-piste, totalement déconseillée», a insisté le préfet de Savoie Denis Labbé dans un communiqué.

Le risque 4 «implique des déclenchements naturels d'avalanches, très probables même par faible surcharge dans de nombreuses pentes», a rappelé M. Labbé. «C'est un phénomène classique en cette période généralisée des plaques à vents (accumulation de neige très instable déposée par le vent, qui se met à glisser naturellement au passage d'un skieur)», a-t-il ajouté.

«Malgré ce risque fort, les usagers de la montagne continuent à pratiquer le ski et la randonnée dans ces secteurs pourtant déclarés dangereux», a déploré de son côté le préfet des Hautes-Alpes Philippe Court.

Il demande aux skieurs et randonneurs de se montrer «responsables» et de rester sur les domaines skiables, car «ces pratiques sont risquées pour les usagers, mais aussi pour les secouristes qui mettent en péril leur vie».

Dans toutes les stations, les maires et les services de sécurité des postes des stations prennent des mesures de prévention: fermeture des pistes dans les parties hautes des domaines skiables, déclenchements préventifs d'avalanche...

Si le risque semble concentré sur ces deux départements, la Haute-Savoie, l'Isère et les massifs des Alpes de Haute-Provence sont en risque 3 ou «marqué»: les secouristes insistent sur le fait que le passage de skieurs peut déclencher des coulées ou que de la neige alourdie par le soleil peut faire «partir une pente».