Dix-huit ans de prison ont été requis mardi en Sicile à l'encontre du capitaine présumé du chalutier dont le naufrage en Méditerranée avait fait jusqu'à 800 morts en avril 2015, ont annoncé les médias italiens.

La défense devait présenter à son tour ses arguments, courant juin ou juillet, devant le tribunal de Catane. L'avocat de l'accusé n'était pas joignable dans l'immédiat.

Dans la nuit du 18 au 19 avril 2015, ce chalutier surchargé avait sombré au large de la Libye après avoir percuté à trois reprises le cargo portugais envoyé à son secours. Avec jusqu'à 800 morts, il s'agit du pire naufrage en Méditerranée depuis des décennies.

Parmi les 28 survivants, le Tunisien Mohammed Ali Malek et le Syrien Mahmoud Bikhit avaient rapidement été désignés comme le capitaine et son second. Mardi, le parquet a requis six ans de prison contre ce dernier.

Poursuivi pour homicides involontaires, naufrage et aide à l'immigration clandestine, Mohammed Ali Malek «dit avoir été un migrant à bord du bateau», avait expliqué son avocat lors d'une précédente audience en mars.

Il y a «passeur et passeur. La plupart du temps ce sont des migrants désignés sur le moment. On leur donne un téléphone satellitaire, une boussole et on leur interdit sous peine de mort de faire demi-tour», avait-il insisté.

A la demande du chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, la marine italienne a entrepris de récupérer les victimes de ce naufrage pour tenter de les identifier et leur offrir une sépulture digne.

En plus de la cinquantaine de victimes repêchées le jour du drame, la marine a récupéré plus de 171 corps sur et autour de l'épave, qui gît à 370 mètres de profondeur, à 150 km au nord des côtes libyennes, et a repéré des centaines d'autres bloqués à l'intérieur.

Les opérations pour renflouer l'épave, suspendues la semaine dernière en raison du mauvais temps, devraient reprendre dans les prochains jours.

Une fois remontée à la surface, l'épave sera placée sur une barge et transportée jusqu'à une immense tente réfrigérée installée sur une base de l'Otan près d'Augusta, en Sicile, où les pompiers seront chargés d'extraire les corps.

Des experts venus de toute l'Italie doivent participer aux efforts d'identification des corps, qui seront ensuite enterrés dans divers cimetières siciliens.