Des manifestants ont dévalé les rues de Madrid et de Grenade en Espagne, samedi, pour réclamer que les accusations contre deux marionnettistes, pour avoir prétendument fait l'éloge du terrorisme, soient abandonnées.

Les marionnettistes ont été arrêtés le 6 février puis mis en détention sans possibilité de libération sous caution, pour avoir utilisé, durant une performance, une affiche disant « Longue vie à Alka ETA », un jeu de mots référant au groupe basque armé ETA et à Al-Qaïda. Un tribunal les a relâchés mercredi, mais une enquête judiciaire sur leur performance satirique se poursuit. Faire l'éloge du terrorisme est criminel en Espagne.

Plus de 2000 manifestants ont bravé la pluie et marché de la place Puerta del Sol au ministère de la Justice, au centre-ville de Madrid, transportant un masque théâtral bâillonné et des affiches réclamant la liberté des marionnettistes.

À Grenade, quelque 600 personnes marchaient également pour l'acquittement des deux artistes et la liberté d'expression.

Ces manifestations reflètent la grogne grandissante du public face à ce qui est décrit par certains comme une punition disproportionnée à ce crime présumé. Une autre manifestation avait eu lieu à Madrid mercredi.

Le spectacle de marionnettes qui a mené aux arrestations, financé par la Ville de Madrid, présentait aussi la pendaison d'une statuette de juge et des actes de brutalité policière. Des parents qui y assistaient avec leurs enfants se sont plaints.

La mairesse de Madrid, Manuela Carmena, a présenté ses excuses aux parents présents, mais a désapprouvé l'emprisonnement des marionnettistes, qu'elle a jugé exagéré. Elle a aussi lancé une enquête pour éclaircir pourquoi les autorités de la ville n'étaient pas mieux informées sur le contenu du spectacle et l'ont annoncé comme étant destiné à un public familial.

Le spectacle faisait partie de la programmation des célébrations du Carnaval de Madrid.