Plus de 1400 migrants ont été secourus par la garde côtière grecque au cours des trois derniers jours, dans le cadre d'une soixantaine d'opérations de recherche et sauvetage menées près de différentes îles grecques dans la portion orientale de la mer Égée, ont indiqué lundi des responsables.

Des dizaines de milliers de personnes, dont plusieurs qui fuient les conflits en Syrie et en Afghanistan, quittent la côte turcque à destination de la Grèce à bord de canots gonflables. Les autorités grecques n'ont tout simplement pas les ressources financières ou humaines pour répondre à un tel afflux.

La vaste majorité des migrants tentent ensuite de rejoindre les pays les plus prospères de l'Union européenne, soit en traversant les Balkans à pied, soit en se faufilant à bord de traversiers à destination de l'Italie.

Les 1417 migrants secourus entre vendredi matin et lundi matin ont été récupérés en mer lors de 59 interventions différentes près des îles de Lesbos, Chios, Samos, Agathonisi et Kos, a dit la garde côtière grecque.

Ce bilan ne tient pas compte des migrants qui réussissent à rejoindre la terre ferme et qui se livrent ensuite aux autorités.

Plus de 150 migrants sont arrivés tôt lundi matin seulement sur l'île de Kos, à bord d'au moins six embarcations.

Une quarantaine de Syriens ont applaudi et crié quand leur canot est finalement arrivé à cette populaire destination touristique. Des hommes ont sauté à l'eau pour aider les femmes et les enfants à descendre. Un homme a commencé à pleurer tellement il était ému.

L'agence onusienne des réfugiés, l'UNHCR, dit que 124 000 migrants ont rejoint les îles grecques depuis le début de l'année, soit une explosion de 750 pour cent par rapport à l'an dernier. Environ 50 000 personnes, dont 70 pour cent provenaient de Syrie, sont arrivées seulement en juillet.

Au total, 156 726 personnes ont été arrêtées pour être entrées illégalement en Grèce entre janvier et juillet cette année, comparativement à 32 070 l'an dernier, a indiqué lundi la police grecque.

L'arrivée constante d'autant de réfugiés ouvre la porte à des dérapages. Lundi, un reporter de l'Associated Press a filmé un policier grec armé d'un couteau qui gifle un homme et en bouscule d'autres devant un édifice gouvernemental à Kos. Un autre policier est intervenu pour empêcher le journaliste de filmer.

Le policier a été suspendu et une enquête ouverte sur ses agissements, après que les images aient été diffusées sur les médias sociaux, a précisé la police par voie de communiqué.

«Il y a des milliers de personnes ici. Chaque jour il y en a 1000 qui arrivent mais ils ne donnent des papiers qu'à 200 ou 300 personnes, et il y a tellement de gens qui dorment dans les rues, a dit un Syrien de 28 ans, Mohammed Riski, qui est arrivé à Kos il y a sept jours. Tous les hôtels sont pleins. Il n'y a pas de toilettes ou d'autres services.»

La courte traversée entre la Turquie et la Grèce coûte environ 500 $ US par personne, selon un réfugié.