Les autorités turques ont procédé dimanche à de nouvelles arrestations de policiers soupçonnés d'avoir procédé à des écoutes illégales de membres du gouvernement, dont le président Recep Tayyip Erdogan, a rapporté l'agence de presse gouvernementale Anatolie.

Le parquet a lancé des mandats d'arrêt à l'encontre de 21 policiers, dont 16 ont été arrêtés dans l'immédiat, a précisé Anatolie.

La télévision NTV a montré des images de plusieurs personnes emmenées sans ménagement par des policiers en civil.

Parmi les personnes visées figurent les anciens chefs de l'anti-terrorisme à Istanbul Omer Kose et Yurt Atayun, a précisé l'agence.

Les arrestations ont eu lieu principalement à Istanbul, mais aussi à Afyon (ouest) et à Zonguldak, sur la Mer Noire, a ajouté Anatolie.

Ce nouveau coup de filet est le neuvième depuis juillet 2014. Des dizaines de policiers ou de fonctionnaires ont été entendus dans cette affaire liée au scandale de corruption qui a visé l'an dernier M. Erdogan, sa famille et des ministres, notamment sur la foi d'écoutes téléphoniques.

M. Erdogan accuse son ancien allié Fethullah Gülen, un prédicateur musulman qui vit aux États-Unis, d'être à l'origine de ce scandale dans le cadre d'un complot visant à renverser son gouvernement. Il a riposté en procédant à des purges massives dans les rangs de la police et la justice, où l'organisation de M. Gülen était très influente.

M. Gülen, qui s'exprime rarement en public, a accusé mardi dernier, dans un article publié par le New York Times, les dirigeants turcs d'emmener le pays vers le «totalitarisme».

Mardi également, le gouvernement turc a placé sous tutelle de l'État, pour manque de «transparence», la banque islamique Bank Asya, proche de M. Gülen.