La Grande-Bretagne, le Danemark, l'Estonie et la Lituanie ont appelé vendredi l'Union européenne à dresser un plan pour répondre à la «campagne de propagande» russe, dans le contexte de la crise ukrainienne.

«La Russie développe rapidement sa campagne de désinformation et de propagande, en réponse asymétrique à la puissance économique de l'Occident», déclarent les chefs de la diplomatie des quatre pays de l'UE dans une lettre obtenue par l'AFP.

«Au même moment, les médias libres en Russie sont supprimés par le gouvernement, intimidés et poussés hors de la vie publique, tandis que les médias étrangers font l'objet de discrimination et sont forcés à fermer», écrivent-ils.

Adressé à la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, le texte affirme que la propagande russe «cherche à saper l'unité de l'UE et de l'Occident».

Il appelle la diplomatie européenne à préparer un plan pour 2015-2016 afin d'offrir des solutions de rechange pour le public russophone.

Moscou a été plus d'une fois accusé par Kiev et l'Occident de mener une «guerre de l'information» pour justifier son intervention en Ukraine.

La Russie, pour sa part, a lancé une chaîne de télévision en Grande-Bretagne et un service d'informations pour l'étranger baptisé Spoutnik.

Les quatre pays signataires appellent l'UE à «fournir des informations crédibles et concurrentielles pour offrir des alternatives aux populations russophones et à celles utilisant les médias d'État russes».

Les minorités russophones représentent environ un quart de la population en Estonie et en Lettonie, et près de 6% en Lituanie.

La promesse du président Vladimir Poutine de protéger ses compatriotes à l'extérieur de la Russie et son intention apparente de réécrire l'histoire de la région ont fait frissonner les pays voisins, où le souvenir de décennies d'occupation ou de domination soviétique est encore vif.