«C'est un moment important de la lutte contre le tabac», a déclaré la ministre de la Santé en France, Marisol Touraine, en annonçant la semaine dernière un important plan antitabac. À Paris, la cigarette n'a rien de tabou. Les gens fument sur les terrasses et à l'entrée des centres de conditionnement physique. Le mot à la mode? Vapoter, soit aspirer la vapeur d'une cigarette électronique, hyper populaire dans le pays de Serge Gainsbourg. Voici, en cinq points, comment le gouvernement espère faire écraser le tiers des Français qui fument aujourd'hui.

La e-cigarette

Le vapotage est à la mode en France. Le mot et le geste, qui consiste à avaler la fumer d'une cigarette électronique. Le nouveau plan antitabac français prévoit que la e-cigarette - dont la consommation augmente en flèche depuis deux ans - sera interdite dans les établissements publics fréquentés par des mineurs (comme les écoles), dans les transports en commun et dans les bureaux clos. La publicité pour la e-cigarette sera limitée avant d'être interdite en mai 2016, conformément à une directive européenne. «Il vaut mieux vapoter que fumer», a toutefois dit la ministre Marisol Touraine.

Des paquets standardisés

La France s'inspirera de l'Australie en obligeant l'industrie du tabac à standardiser les paquets de cigarettes. Même forme, même taille, même couleur et même typographie pour les Marlboro, Gauloises et compagnie. Seules les marques, «à une inscription de taille définie et très discrète», distingueront les paquets, dont 65% de la surface doit être réservée aux messages préventifs. L'Angleterre et l'Irlande adopteront aussi sous peu cette politique de neutralité sans logo.

Les jeunes

La France fait mauvaise figure en ce qui concerne les fumeurs de moins de 16 ans. Il faut «débanaliser» la consommation de cigarettes aux yeux des enfants, a dit la ministre Marisol Touraine. Il sera interdit de fumer dans les espaces publics de jeux pour enfants et en voiture en compagnie de jeunes de moins de 12 ans. «Dans moins de 20 ans, nous voulons que les enfants qui naissent aujourd'hui soient la première génération de non-fumeurs.»

Une campagne-choc

D'ici 10 ans, la ministre de la Santé veut ramener la proportion de fumeurs à moins de 20% dans la population française. Elle a annoncé le lancement futur d'une campagne d'information-choc. Des médecins pourraient même être payés pour combattre le tabagisme, alors que le remboursement des frais des traitements antitabac sera bonifié. Le gouvernement veut aussi créer un fonds antitabagisme avec l'argent de l'industrie du tabac.

Et le prix?

Des associations regrettent que le plan de lutte contre le tabac annoncé ne prévoie pas de hausse du prix des paquets de cigarettes (environ 7 euros, soit près de 10 dollars), outre l'indexation normale en janvier. Selon des experts, il s'agit du moyen le plus efficace de lutter contre le tabagisme.