La Norvège a décidé de fermer partiellement l'espace aérien au-dessus de Bergen et de contrôler l'identité de tous les voyageurs entrant dans le pays, y compris des citoyens européens, a annoncé la police norvégienne, samedi, deux jours après que le pays a renforcé la sécurité suite à une menace terroriste.

La Norvège est en état d'alerte depuis jeudi après que le service de renseignement intérieur (PST) a reçu «des informations selon lesquelles un groupe ayant des liens avec des islamistes extrémistes en Syrie pourrait avoir l'intention de commettre un acte terroriste en Norvège».

Pour des raisons de sécurité, «la police a demandé à Avinor (l'opérateur de l'aéroport d'État de la Norvège) d'interdire les vols au-dessus du centre de Bergen», a déclaré Gustav Landro, chef de la police régionale.

Par contre, l'aéroport de Bergen n'est pas affectée par la fermeture de l'espace aérien et fonctionnait normalement, a précisé la police.

L'interdiction ne concerne que les vols de petits avions privés et de loisirs et ne s'applique pas aux avions sanitaires du Service norvégien de la mer et de sauvetage (SAR), de l'armée et de la police, a ajouté Landro.

Le pays n'est pas membre de l'UE mais fait partie de l'espace Schengen, qui comprend 26 pays européens ayant aboli la vérification des passeports et tout autre type de contrôles aux frontières avec les autres membres.

«En raison des contrôles partiels aux frontières internes à l'espace Schengen, les ressortissants des pays nordiques qui voyagent doivent avoir sur eux un passeport ou permis de conduire, les citoyens européens un passeport ou une carte d'identité valide», a expliqué la police norvégienne dans un communiqué publié sur son site.

Lors d'une conférence de presse vendredi, Odd Reidar Humlegaard, le chef de la direction de la police, avait déclaré qu'il était «plus probable que rien ne se passe».

«Mais cette fois, a-t-il ajouté, nous serons mieux préparés que jamais pour gérer la situation», a-t-il affirmé en référence au massacre perpétré par l'extrémiste de droite Anders Behring Breivik, qui avait tué 77 personnes le 22 juillet 2011, tandis que la police avait été très critiquée à l'époque pour la lenteur de sa réaction.

La menace est «non spécifiée» mais jugée «crédible», a précisé la chef du PST, Benedicte Bjoernland, ajoutant néanmoins que ni la cible potentielle, ni l'identité des auteurs présumés d'une attaque éventuelle n'étaient connues.

Vendredi, le musée juif d'Oslo a annoncé qu'il resterait fermé au public jusqu'à dimanche, la communauté juive pouvant être une cible comme en témoigne l'attaque sanglante du musée juif de Bruxelles en mai.

L'auteur présumé de cette attaque, le Franco-algérien Mehdi Nemmouche, avait passé plus d'un an en Syrie où il est soupçonné d'avoir rejoint les groupes jihadistes les plus radicaux.