Le gouvernement suédois a annoncé dimanche qu'il proposait une loi pour punir d'une peine de prison allant jusqu'à quatre ans les organisateurs de mariages forcés, y compris à l'étranger.

Le ministère de la Justice a indiqué dans un communiqué qu'il allait saisir «sous peu» le Conseil législatif, une instance qui examine la constitutionnalité des lois, en vue de créer «un nouveau délit: obliger à se marier».

«J'espère vraiment que nous obtiendrons un large soutien du Parlement, et j'y crois», a affirmé la ministre de la Justice, Beatrice Ask, à l'agence de presse suédoise TT.

L'annonce a été faite après une cérémonie marquant le 12e anniversaire du meurtre de Fadime Sahindal, une jeune Turque de 26 ans abattue par son père parce qu'elle refusait un mariage arrangé.

Le gouvernement veut interdire non seulement le fait d'organiser un mariage contre la volonté d'un des deux époux, mais aussi d'en préparer un ou d'exercer une pression sur une personne pour qu'elle se marie.

«Il ne sera par ailleurs pas possible de contourner la loi suédoise en organisant un mariage forcé à l'étranger», a souligné le ministère.

«Le délit de contraindre au mariage qui serait commis par une personne ayant des liens avec la Suède pourra donner lieu à des poursuites ici, même s'il n'est pas punissable dans le pays où il a eu lieu», a-t-il ajouté.

Le meurtre de Fadime Sahindal avait provoqué en Suède une prise de conscience quant au danger encouru par les jeunes filles immigrées, en particulier musulmanes, qui s'opposent aux projets de leur famille.

D'après une étude de la Direction de la jeunesse en 2009, 70 000 Suédois de moins de 25 ans, en très grande majorité issus de l'immigration, ont une famille qui limite le choix de leur futur conjoint.