Les carabiniers ont annoncé vendredi avoir délivré 38 mandats d'arrêt dans toute l'Italie notamment au maire de Scalea localité de Calabre et à cinq de ses adjoints pour association mafieuse.

Les arrestations ou notifications de mandats d'arrêt décidées par la direction antimafia de Catanzaro concernent la Calabre mais aussi Bari dans les Pouilles, Matera en Basilicate, Terni en Ombrie et Salerne en Campanie.

Pasquale Basile, maire de Scalea, ville de 11 000 habitants située dans le nord de la Calabre, élu sur une liste civique, a été interpellé pour association mafieuse tout comme cinq de ses adjoints.

Les accusations vont de l'association mafieuse au braquage en passant par la complicité externe en association mafieuse, l'enlèvement de personnes, la détention d'armes, l'extorsion, la corruption, la concussion de fonctionnaires, la perturbation d'enchères de marchés publics, le faux en bilan, l'instigation à la corruption ou les menaces, avec la circonstance aggravante de la méthode mafieuse.

Selon l'enquête citée par les médias italiens, le clan calabrais Valente-Summo aurait réussi à faire élire aux municipales de mars 2010 des candidats qui lui étaient inféodés et se seraient arrangés ensuite pour le favoriser dans l'octroi de contrats publics.

Outre les conseillers municipaux interpellés, 21 personnes sont visées par l'enquête parmi lesquels des techniciens et fonctionnaires locaux.

Le clan aurait réussi à obtenir le silence des administrés de Scalea y compris par la menace avec des armes classiques et des armes de guerre.

Dans le cadre de la même enquête, les carabiniers de Cosenza a saisi pour 60 millions de biens principalement dans la région de Cosenza mais jusqu'en Ombrie et Basilicate.

Grâce aux complicités obtenues et à des sociétés-écrans, le clan gérait des supermarchés, des concessionnaires automobiles, des agences de voyages, des parcs de divertissement, divers magasins et agences immobilières. Il contrôlait aussi des appartements, des coopératives agricoles plus ou moins clandestines et des établissements balnéaires construits illégalement sur des terrains municipaux.

Au total, la justice a fait saisir de façon préventive 22 entreprises et succursales, 81 immeubles (jusqu'à Matera, Pérouse et Rocca di Cave près de Rome), des entrepôts, des villas, des magasins, 50 hectares de terrains, 33 automobiles dont des Jaguar, BMW, Mercedes et des voitures d'époque, 78 comptes en banque pour un total de 2,7 millions d'euros, ainsi que deux embarcations et 23 polices d'assurance.