Des centaines de personnes ont manifesté dimanche à Paris et à Lyon, dans l'est de la France, pour la libération d'un opposant au mariage homosexuel condamné à deux mois de prison ferme.

A Lyon, environ 1500 personnes, selon les organisateurs et la police, ont défilé pour soutenir ce militant, Nicolas Bernard-Busse, un étudiant parisien de 23 ans, et des affrontements avec la police ont eu lieu à la fin de la manifestation.

Quatre personnes ont été interpellées après la dispersion du cortège et aucune dégradation n'a été commise, a indiqué la préfecture. Selon les organisateurs, ces heurts avec la police ont été le fait de membres de groupuscules d'extrême droite.

Les manifestants brandissaient des drapeaux français et des drapeaux du collectif La Manif pour tous, qui a organisé pendant des mois de vastes rassemblements contre l'ouverture en France du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe. La loi a été adoptée et promulguée en mai.

Les manifestants lyonnais se sont dirigés vers la préfecture derrière une banderole sur laquelle était inscrit «Soutien à Nicolas».

«Nous sommes face à un régime autoritaire qui ne supporte pas la moindre critique», s'est indigné le président d'une association lyonnaise, Raphaël Nogier, coorganisateur de la manifestation.

Nicolas Bernard-Busse, arrêté le 16 juin sur l'avenue des Champs-Elysées à Paris après une manifestation et poursuivi pour rébellion, a été condamné mercredi à quatre mois de prison dont deux ferme et immédiatement incarcéré.

La justice a déjà condamné des manifestants opposés au mariage homosexuel, mais c'est la première fois que l'un d'eux est écroué.

«Nicolas est un prisonnier politique», a déclaré Louis-Marie Jusot, membre de La Manif pour tous, tandis que les manifestants scandaient «Libérez Nicolas».

A Paris, plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la soirée pour la libération de l'étudiant, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les manifestants se sont rassemblés, à l'appel de La Manif pour tous, sur la place Dauphine, dans le centre de la capitale, en criant «Libérez Nicolas».

Ils ont ensuite traversé la Seine en direction du Quartier Latin, encadrés par d'importantes forces de police. La dispersion n'a pas donné lieu à des incidents et aucune interpellation n'a été signalée.

L'incarcération du militant a suscité ces derniers jours de nombreuses protestations et critiques, notamment de la part de responsables de l'opposition de droite.

Quatre parlementaires du parti de droite UMP ont jugé «incompréhensible», dans un communiqué publié dimanche, le fait que l'étudiant ait été incarcéré.