Le commandement militaire du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes de Turquie) a confirmé mardi que son retrait de Turquie commencera mercredi, comme annoncé, tout en mettant en garde Ankara contre toute «provocation» qui pourrait faire dérailler l'opération.

«À la suite de l'appel de notre leadership et sur la base de la décision prise par la direction (du PKK) nos combattants agiront pour entamer un processus de retrait à partir du 8 mai», souligne le HPG, l'aile militaire du PKK, dans un communiqué rapporté par l'agence pro-kurde Firat News.

Celle-ci a aussi exhorté les responsables turcs de s'abstenir de toute action pouvant compromettre le retrait.

«Les opérations de reconnaissance incessantes de drones aériens retardent le processus de retrait», affirme le PKK, ajoutant que les mouvements de troupes armées dans le sud-est anatolien, théâtre d'action du PKK  «n'affectent pas seulement le retrait, mais préparent le terrain pour des provocations et des affrontements».

Malgré tout, les premiers groupes de rebelles doivent parvenir «en l'espace d'une semaine» à leurs bases du nord de l'Irak, où le PKK dispose de camps retranchés, souligne un communiqué.

Le PKK ajoute qu'il restera fidèle à son engagement de se retirer du sol turc dès lors qu'il n'est pas attaqué par les forces armées turques.

Le nombre de rebelles kurdes présents en Turquie est estimé à 2000, auxquels s'ajoutent 2500 combattants dans les bases arrière du mouvement sur le sol irakien.

Le PKK avait annoncé le 25 avril depuis le Kurdistan irakien que ses forces combattantes quitteront la Turquie à partir du 8 mai, dans le cadre de négociations de paix en cours depuis la fin de l'année dernière entre le chef emprisonné des rebelles, Abdullah Öcalan, et les autorités turques.

Depuis, aucun combat PKK-armée n'a été signalé.

Öcalan a appelé le PKK au cessez-le-feu et à se retirer de Turquie.

Mercredi, aux journalistes qui l'interrogeaient à Ankara, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, a affirmé une nouvelle fois que les rebelles devaient quitter le territoire turc avec leurs armes.

«Ils savent d'où ils sont entrés en Turquie, ils sauront aussi en ressortir par le même chemin», celui de pistes escarpées du sud-est de la Turquie, frontalière de l'Irak, a-t-il dit, cité par l'agence Anatolie.

Dans un entretien à un journal turc, le numéro deux du PKK, Murat Karayilan, a indiqué que le retrait devrait s'achever à l'automne.

Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 45 000 morts, selon l'armée turque, depuis le début de l'insurrection du PKK, en 1984.