«Avec Monti pour l'Italie» : le chef du gouvernement italien démissionnaire, Mario Monti, a dévoilé vendredi à Rome le logo de la coalition centriste qui le soutiendra aux prochaines élections des 24 et 25 février.

«Les critères pour l'éligibilité des candidats seront plus stricts que l'actuelle législation et auront trait au conflit d'intérêt, aux normes anti-mafia, aux personnes déjà condamnées ou ayant des procès en cours», a déclaré M. Monti, au cours d'une brève conférence de presse - sans questions de journalistes - convoquée par un tweet en fin de journée.

Le Parlement italien compte aujourd'hui plusieurs députés déjà condamnés, notamment l'ex-chef du gouvernement Silvio Berlusconi condamné pour fraude fiscale.

Une série de scandales de corruption, de dépenses somptuaires ou de salaires extravagants de certains élus ont miné la confiance des Italiens envers leurs représentants.

Pour M. Monti il s'agit de «présenter aux électeurs une nouvelle offre politique», qui «contribue à une politique meilleure», et permette de «réconcilier les citoyens avec la chose publique».

Comme M. Monti l'avait indiqué il y a une semaine, ses partisans présenteront une liste unique au Sénat.

En revanche, ils présenteront trois listes distinctes, mais regroupées dans une coalition, pour la Chambre des députés. L'une composée uniquement de membres de la société civile, sans aucun parlementaire, dont le slogan sera «Choix civique, avec Monti pour l'Italie», une seconde des anciens chrétiens-démocrates de l'Union du Centre (UDC), une troisième de Futur et Liberté (FLI) le mouvement du président de la Chambre, Gianfranco Fini.

Le président du Conseil s'est félicité de «l'apport enthousiaste» de personnalités comme M. Fini, ancien allié de Silvio Berlusconi, Pier Ferdinando Casini, chef de l'UDC, de son ministre Andrea Riccardi - président de l'influente communauté catholique Sant'Egidio - et du président de Ferrari, Luca Cordero de Montezemolo qui plaidait avec force en faveur d'une «montée en politique» de M. Monti.

Il a pris soin également de «signaler l'intérêt démontré par des députés du PDL et du PD», les deux principales composantes de la Chambre aujourd'hui, respectivement le parti de Silvio Berlusconi (centre droit) et le Parti démocrate (gauche), donné favori dans les sondages.

Interrogé plus tard dans la soirée sur la chaîne de télévision La7, M. Monti a expliqué que son engagement en politique relevait plus d'une «question morale» que d'un penchant personnel pour la politique.

«Je me sentirais mal à l'aise dans ma niche dorée au Sénat à voir se défaire une bonne partie de ce que l'Italie a construit au cours de cette année», a-t-il expliqué.

Pour autant, l'objectif est bien celui d'un «Monti bis», a-t-il dit, semblant exclure la possibilité de devenir ministre dans un gouvernement dirigé par un autre. «Quelqu'un qui comme moi s'est vu demander d'être président du Conseil dans une période de grandes difficultés se fait une opinion sur ce qu'il faut faire et sur ce qui serait dangereux et je ne crois pas que j'aurais la motivation pour m'engager au service d'un gouvernement dont je ne partage pas au moins à 98% la politique», a-t-il dit.

L'ancien commissaire européen, qui a pris les rênes de l'Italie, en pleine tourmente financière, à la tête d'un gouvernement technique en novembre 2011 en remplacement de Silvio Berlusconi, avait annoncé fin décembre sa «disponibilité» à rester à la tête du pays et son intention de s'engager pleinement dans la campagne des élections générales. Il est lui-même déjà sénateur à vie ce qui le dispense de se présenter.

Selon un sondage publié vendredi, sa coalition n'arriverait qu'en 4ème position derrière le PD, le PDL et le Mouvement Cinq étoiles de l'ex-comique Beppe Grillo.