Plusieurs dizaines de milliers de manifestants, selon des journalistes sur place, pour la plupart jeunes, ont défilé samedi au coeur de Rome, à l'appel de partis d'extrême gauche, associations et syndicats autonomes, pour protester dans le cadre d'un «no Monty Day» contre les mesures d'austérité du gouvernement italien.

Le défilé a débuté vers 8 h 30, heure du Québec, et se déroulait dans le calme, sous une nuée de drapeaux rouges arborant la faucille et le marteau.

Les magasins ont fermé leurs devantures et le parcours est placé sous stricte surveillance policière pour éviter tout débordement, comme cela avait le cas lors d'une manifestation analogue à l'appel des «indignés» il y a un an contre le gouvernement de Silvio Berlusconi, alors que l'Italie était dans la tourmente financière.

«Avec l'Europe qui se rebelle, chassons le gouvernement Monti», était inscrit sur une grande banderole en tête du cortège parti de la piazza della Repubblica et arrivé plus d'une heure plus tard piazza San Giovanni à 1,5 km de là. Sur un autre calicot, on pouvait lire «le patron est mort».

Seuls petits incidents, des petits groupes de jeunes des centres sociaux ont lancé des oeufs, des bouteilles et des pétards sur des succursales de banques italiennes.

Les manifestants arboraient des marionnettes géantes de Mario Monti, Angela Merkel et Barack Obama. Ils répondaient à l'appel notamment du Parti communiste des travailleurs et de Refondation communiste, et de syndicats autonomes.

Le collectif No Tav contre le train à grande vitesse devant relier Turin à Lyon, à l'origine d'une contestation ayant été parfois marquée par des incidents violents dans une vallée alpine, et des mouvements d'étudiants et de précaires qui protestent contre l'austérité et le chômage soutiennent l'initiative.

La préfecture de Rome a imposé un parcours au cortège, interdisant toute circulation automobile dans le quartier, et le maire de la capitale a lancé un appel aux manifestants à «respecter la ville».