Le souvenir des émeutes qui ont embrasé plusieurs quartiers de Londres et consterné tout le pays en août 2011 était largement éclipsé dimanche par les succès de la délégation britannique lors des JO-2012, qui suscitaient fierté et euphorie dans la presse.

Le sourire de Jessica Ennis, sacrée samedi championne olympique de l'heptathlon, faisait les Unes de tous les journaux, qui s'enthousiasmaient des six médailles d'or britanniques remportées en une journée.

«Sensationnel!», s'exclamait le Daily Telegraph. «Le contraste avec les émeutes de l'année dernière ne peut pas être plus frappant: le monde voyait alors Londres en flammes, avec des jeunes se livrant à des émeutes dans une orgie d'avidité et d'agressivité», écrit l'éditorialiste du quotidien conservateur, rendant hommage aux volontaires engagés dans les Jeux.

L'Independent reprenait en Une l'expression «Happy and glorious» de l'hymne national. Le journal rappelle dans son éditorial qu'«il y aura un an demain, les émeutes de Londres commençaient», mais appelle à «profiter» des Jeux. «L'anniversaire de demain est important, mais il ne doit pas obscurcir un grand moment pour le pays. C'est le moment de s'amuser», conclut-il.

Seuls quelques articles étaient consacrés dimanche aux spectaculaires émeutes et pillages qui, du 6 au 10 août 2011, ont enflammé plusieurs quartiers de Londres et d'autres villes anglaises, à la suite de la mort d'un jeune homme noir de 29 ans, Mark Duggan, tué par la police le 4 août.

Une cérémonie doit avoir lieu dimanche à la mairie du quartier londonien de Tottenham à partir de 17H00 (16H00 GMT) en mémoire du jeune homme, dont les circonstances de la mort n'ont toujours pas été clairement établies, un an après.

«La flamme olympique brûle, radieuse, mais la fumée des émeutes plane toujours au-dessus de la Grande-Bretagne», avertit le tabloïde Mail on Sunday.

«Il y a un an, certains de nos jeunes s'entraînaient à un tout autre type de jeux», rappelle une commentatrice du journal à propos des émeutes, même si «cela peut paraître de mauvais goût de les mentionner au milieu de ce déferlement d'amour olympique».