On ne critique pas sans risque l'exploitation du charbon et son impact environnemental dans une région où nombre de personnes en dépendent pour survivre.

Le président d'une petite organisation écologiste locale, Filon Verde, l'a appris à ses dépens il y a quelques jours lorsqu'un groupe d'hommes cagoulés s'en est pris à lui alors qu'il se trouvait arrêté à une intersection dans la ville de Villablino, au nord-ouest de l'Espagne.

«C'est hallucinant. On voit que le droit ne s'applique pas ici... Ils utilisent des techniques de terrorisme de rue», a déclaré en entrevue un représentant de l'organisation qui a demandé de ne pas être identifié par crainte pour sa sécurité.

Le porte-parole a relevé que Filon Verde menait depuis plusieurs années des batailles juridiques contre les exploitants du charbon, qui opèrent, selon lui, plusieurs mines en bafouant les lois, notamment en matière environnementale.

À terme, dit-il, l'industrie du charbon locale, qui vend sa production à des centrales thermiques espagnoles, est appelé à disparaître. Déjà, 80% de leur approvisionnement provient de l'étranger.

La section espagnole de Greenpeace est aussi d'avis que les mines locales sont condamnées à terme. Seule la «pression politique» exercée par les entreprises actives dans ce domaine a permis jusqu'à maintenant de protéger le secteur, qui ne compterait plus que 8000 mineurs comparativement à plus de 40 000 par le passé.

Les écologistes pensent que les subventions devraient être utilisées pour assurer la reconversion des travailleurs du secteur et financer le développement d'énergies renouvelables plutôt que de soutenir une industrie polluante qui mène à l'émission de quantités importantes de gaz à effet de serre.