La Norvège a inauguré lundi ce qu'elle a présenté comme le centre de tests de captage et stockage de CO2 «le plus grand au monde», une solution jugée essentielle dans la lutte contre le changement climatique et qui implique de grands groupes tels que Statoil, Shell et Alstom.

Situé sur une raffinerie de la côte ouest, le centre de technologies de Mongstad vise à tester différentes méthodes permettant de capter le CO2 émis par les centrales thermiques traditionnelles et les gros sites industriels et à l'enfouir sous terre pour l'empêcher de se répandre dans l'atmosphère.

«Nous devons trouver une façon de réconcilier le besoin d'énergie et le besoin de réduire les émissions» de gaz carbonique, a déclaré le premier ministre Jens Stoltenberg en inaugurant l'installation.

«La technologie du captage du CO2 est la clé», a-t-il dit, rappelant que cette méthode pourrait compter pour jusqu'à 20% des réductions de CO2 jugées nécessaires pour limiter le réchauffement climatique d'ici à 2050.

D'un coût de 5,9 milliards de couronnes (soit plus d'un milliard CAN$) essentiellement financé par l'État, le laboratoire est «le plus grand et le plus avancé au monde», selon M. Stoltenberg.

Propriété du groupe public Gassnova (75,12%), des géants pétroliers norvégien Statoil (20%) et anglo-néerlandais Shell ainsi que du sud-africain Sasol (2,44%), il testera des technologies du français Alstom (solution de captage à base d'ammoniaque réfrigérée) et du norvégien Aker Solutions (solvant aminé).

Le laboratoire fait partie d'un ambitieux projet lancé par M. Stoltenberg en 2007 en vue de faire de la Norvège un leader mondial du captage et stockage du CO2, ce que le premier ministre avait alors comparé à un projet aussi important qu'«un alunissage».

Mais le projet a connu d'importants retards et surcoûts: le captage et le stockage à grande échelle du CO2 émis par la raffinerie et la centrale à gaz de Mongstad, initialement prévus pour 2014, ne devraient désormais pas être possibles avant 2020 au plus tôt.