Une centaine de protestataires se sont rassemblés dimanche dans le centre de Moscou pour dénoncer cette fois non seulement le régime du premier ministre russe Vladimir Poutine, mais aussi l'impuissance de l'opposition à obtenir des changements, selon les organisateurs.

La manifestation, autorisée par la municipalité, s'est déroulée sur la place des Marécages, le lieu même de la première des deux grandes manifestations de l'opposition fin 2011 pour dénoncer les fraudes massives qui ont entaché, selon elle, les législatives du 4 décembre remportées par le parti de M. Poutine.

«Nous en avons assez aussi bien de ceux qui dirigent le pays que de l'opposition», ont déclaré les organisateurs du rassemblement, dans un communiqué publié sur le site internet mitingvmoskve.ru.

Cette manifestation d'un genre inhabituel reflète les divisions entre les divers groupes assurant incarner l'opposition à M. Poutine, qui domine la scène politique russe depuis 12 ans et s'apprête à redevenir chef de l'État à l'issue de la présidentielle de mars après deux mandats au Kremlin (2000-2008).

Le dirigeant d'un mouvement d'extrême gauche russe a déclaré jeudi que l'opposition à l'origine des manifestations des 10 et 24 décembre à Moscou -un ensemble de mouvements politiques, sociaux et associatifs aux positions très disparates-, risquait de se diviser si ses représentants ne parvenaient pas à trouver une stratégie commune.

«Il y a un risque que les autorités cherchent à nous dresser les uns contre les autres et à nous diviser», avait mis en garde le leader du Front de gauche, Sergueï Oudaltsov, sur les ondes de la radio Echo de Moscou.

Ce mouvement a annoncé à son tour l'organisation d'une manifestation de faible ampleur pour lundi à Moscou, afin de protester contre les fraudes aux législatives, mais aussi contre la politique du gouvernement et la répression des opposants au régime.

M. Oudaltsov a été libéré de prison mercredi, après environ un mois de détention pour avoir participé à des manifestations d'opposition non autorisées.