Plus d'un an sans gouvernement... Non, la Belgique n'avait pas versé dans le chaos, mais les Belges en avaient vraiment marre de voir leurs politiciens incapables de trouver une façon de former un gouvernement. Ils ont eu beau faire une «révolution des frites», du «camping virtuel» devant les bureaux de ministres ou se faire pousser la barbe en signe de protestation, il aura fallu 541 jours à leurs parlementaires pour en venir à une entente. La crise politique est passée, mais les stigmates restent: les indépendantistes flamands en ressortent plus forts, laissant présager d'autres jours sombres dans le plat pays.

60

Âge du nouveau premier ministre belge, Elio Di Rupo. Son fameux noeud papillon autour du cou, le socialiste a juré hier «fidélité au roi, obéissance à la Constitution et aux lois du peuple belge». Di Rupo, ouvertement homosexuel, est le premier socialiste francophone à diriger le pays en 38 ans.

541

Nombre de jours sans gouvernement. Au lendemain des élections législatives du 13 juin 2010, le parti des nationalistes et séparatistes flamands (droite) est majoritaire en Flandre et doit trouver un moyen de s'entendre avec les socialistes francophones de la Wallonie. L'impasse devient vite évidente. Les négociations s'entament donc pour réunir les partis de centre gauche des deux communautés. Les Flamands restent intraitables sur une demande: une plus grande autonomie accordée à la Flandre. La réforme de l'État est d'ailleurs dans les priorités du nouveau gouvernement.

12 + 6

Nombre de ministres et de secrétaires d'État du gouvernement Di Rupo. La coalition au pouvoir regroupe désormais la gauche et la droite des deux communautés francophone et flamande. Les nationalistes flamands restent une opposition forte, à cause de leur popularité en Flandre. Une mission s'imposera impérativement pour le nouveau gouvernement: faire le ménage des finances du royaume. Les Belges appréhendent déjà des mesures d'austérité sans précédent. Les syndicats fourbissent leurs armes.

II

Le roi Albert II peut enfin souffler. Lui, d'ordinaire si réservé, s'était dit «affligé» lors d'un discours télévisé à l'occasion de la Fête nationale, en juillet. Lassés par cette crise interminable, ses sujets n'ont pas célébré outre mesure. Sauf pour quelques mordus, comme le journaliste flamand Koen Fillet, qui ont enfin pu se raser après avoir renoncé à le faire tant qu'un gouvernement ne serait pas nommé...