Au moins six personnes sont mortes mercredi matin dans l'incendie d'un immeuble occupé par des migrants tunisiens et libyens à Pantin, en proche banlieue parisienne, ont indiqué les autorités françaises.

Quatre victimes ont été brûlées et deux sont décédées par asphyxie dans ce squat, qui se trouvait dans un immeuble d'un étage. Le bâtiment abritait des migrants tunisiens et libyens et devait être démoli, selon la préfecture du département de Saint-Denis, qui estime qu'environ une trentaine de personnes y vivaient.

«Il semble effectivement qu'une bougie mal éteinte soit à l'origine de ce drame», a déclaré sur place le ministre de l'Intérieur Claude Guéant.

Les pompiers cherchent toujours dans les décombres d'autres victimes éventuelles.

Le squat se situe dans une impasse à Pantin, banlieue populaire du nord-est de Paris. Un immeuble mitoyen a été touché par l'incendie.

Ce drame survient alors que se déroule actuellement le procès de l'incendie en août 2005 d'un immeuble vétuste dans le sud de Paris, qui avait fait 17 morts, dont 14 enfants.

Selon un rapport de l'Institut d'aménagement et d'urbanisme (IAU), 174 600 logements privés étaient potentiellement indignes en Île-de-France (chiffres 2007), dont 166 000 à Paris.

Plus de 20 000 Tunisiens ont afflué sur l'île italienne de Lampedusa à la suite de la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier. Plusieurs milliers d'entre eux ont ensuite gagné la France, provoquant une crise entre Rome et Paris sur la libre circulation aux frontières européennes.

La France, ancienne puissance tutélaire, a adopté une politique de fermeté à l'égard des migrants tunisiens: plus de 3600 ont été renvoyés vers l'Italie ou la Tunisie. Plusieurs centaines vivent à Paris, dans une situation précaire, une partie d'entre eux dormant dans des parcs de la capitale.

Cette vague d'immigration due aux révolutions dans le monde arabe a suscité des réactions hostiles, en particulier de la part de mouvements de droite en Italie -Ligue du Nord, au gouvernement-, et en France -Front National-.