Les Belges fracassent aujourd'hui un nouveau record du monde: 289 jours sans gouvernement! Un événement que certains fêteront avec l'une des valeurs sûres autour desquelles Wallons, Bruxellois et Flamands s'entendent encore: les frites. Quatre mots pour mieux comprendre la crise politique belge.

Record

Les Belges sont aujourd'hui détenteurs d'un nouveau record du monde: celui du plus grand nombre de jours sans gouvernement. Ils viennent officiellement de battre les Irakiens, qui avaient mis 249 jours à s'entendre pour le partage du pouvoir, et 40 jours de plus avant que le gouvernement ne prête serment. Les Belges seraient-ils déterminés à asseoir leur suprématie en la matière? Rien, en tout cas, n'indique que Flamands autonomistes et francophones fédéralistes soient sur le point de s'entendre...

Frites

Qu'à cela ne tienne, le sens de l'humour belge reste inversement proportionnel à la géographie du plat pays. Après l'appel à ne plus se raser jusqu'à ce que le royaume se dote d'un gouvernement - une idée portée par l'acteur Benoît Poelvoorde (le Brutus d'Astérix aux Jeux olympiques) -, de grandes villes belges verront aujourd'hui certaines de leurs places porter un nouveau nom: «place des Frites». Au menu, des kilos de frites distribués par le collectif franco-flamand Le séparatisme, pas en notre nom. Pendant ce temps, le site satirique bilingue lerecordumonde.be dit garder un oeil sur un potentiel concurrent de la Belgique, la Côte d'Ivoire.

Négociations

Dans les coulisses du Parlement, l'entêtement des autonomistes flamands suscite l'impatience même chez leurs compatriotes néerlandophones. Le chef de la Nouvelle Alliance (N-VA), l'indépendantiste Bart De Wever, dispose de 57% des appuis des Flamands et ne semble pas pressé de conclure un accord avec les francophones. Ce qui agace les chrétiens-démocrates flamands, dont le premier ministre sortant Yves Leterme, désireux de sauver l'unité de la Belgique.

F-16

Pendant ce temps, malgré tout, l'État réussit à gérer les affaires courantes. Un budget a été adopté, des avions de chasse F-16 ont été envoyés en Libye. La situation pourrait encore durer un moment, a admis le politologue anversois Dave Sinardet, de crainte que des élections anticipées ne soient déclenchées.

Avec AFP, Libre Belgique