Andrew, le fils cadet de la reine Elizabeth, est dans le collimateur des médias pour ses fréquentations, ses prestations dispendieuses et peu diplomatiques comme représentant spécial pour le commerce international, sans compter les frasques de son ex-épouse.

Deux photos publiées dans toute la presse britannique ont mis dans l'embarras Buckingham Palace et relancé la polémique récurrente sur les «mauvaises fréquentations» du quatrième dans l'ordre de succession au trône.

Sur l'une, on voit Andrew, 50 ans, se promener en décembre à New York aux côtés de Jeffrey Epstein, un riche homme d'affaires américain, condamné pour avoir eu recours aux services de prostituées mineures.

Andrew aurait été reçu à plusieurs reprises dans la maison d'Epstein en Floride et une autre photo, prise en 2001, le montre enlaçant une jeune fille de 17 ans qui aurait travaillé comme «masseuse» pour l'homme d'affaires.

Même si la presse prend soin de préciser qu'Andrew n'est soupçonné d'aucun agissement illégal, ces clichés ont relancé les interrogations sur son aptitude à assumer le rôle d'ambassadeur de son pays à l'étranger.

La presse s'est également émue d'une rencontre à Buckingham Palace avec le gendre de l'ex-président tunisien Ben Ali, trois mois avant le renversement du régime, et les service du prince ont confirmé que ce dernier avait rencontré à deux reprises en 2007 l'un des fils de Kadhafi.

Le secrétaire privé du prince a assuré que «les insinuations faites sur le duc étaient sans fondements» mais un ancien ministre travailliste, Chris Bryant, a jugé qu'il était temps qu'il quitte ses fonctions.

«Nous soutenons pleinement le prince dans ses fonctions de représentant spécial pour le commerce (...) Il n'est pas question de revoir son rôle», a assuré lundi un porte-parole du Premier ministre.

Plusieurs ministres se sont relayés dans la journée pour soutenir le prince.

«Il occupe ce poste à titre bénévole, c'est lui qui a proposé d'occuper ces fonctions et c'est à lui de décider ce qu'il veut faire», avait dit auparavant le ministre britannique du Commerce, Vince Cable.

Ce n'est pas la première fois que les frasques de celui qui a reçu le sobriquet d«Airmiles Andy», en raison de ses voyages dispendieux et de son goût immodéré pour les avions privés, défrayent la chronique.

Le prince n'est pas rémunéré pour ses missions, mais il reçoit tout de même chaque année 250 000 livres de la reine. Et il aurait dépensé l'an dernier «620 000 livres» comme représentant spécial, affirme le Daily Telegraph.

Son «comportement inapproprié» lors des voyages officiels, sa «grossièreté» et «ses erreurs de jugement» ont souvent été mis en exergue, notament quand le site WikiLeaks a révélé les propos à l'emporte-pièce tenus au Kirghizstan où il avait notamment répondu à un convive évoquant des problèmes de corruption: «Mais c'est la France tout craché!».

En 2007, il avait été au centre d'une polémique sur les conditions de la vente d'une de ses propriétés à un milliardaire kazakh à un prix beaucoup plus élevé que celui initialement demandé.

Les écarts de conduite de son ex-épouse Sarah Ferguson, avec laquelle il est resté en bons termes, ajoutent au parfum de scandale: selon plusieurs journaux, Epstein aurait volé au secours de «Fergie» pour l'aider à régler ses dettes, après une intervention du duc.

Lundi soir, Sarah Ferguson a reconnu avoir fait «une énorme erreur de plus», regrettant les répercussions sur celui qu'elle «admire le plus au monde», le prince Andrew.