Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a catégoriquement exclu mardi de démissionner, se disant «serein» face aux remous suscités par l'enquête Rubygate qui le vise à Milan pour prostitution de mineure et abus de fonctions.

«Mais vous êtes fous?», a répondu M. Berlusconi à des journalistes qui lui demandaient s'il pourrait quitter ses fonctions en raison de l'émoi causé dans le pays par l'avalanche d'écoutes téléphoniques compromettantes publiées par les journaux. «Je suis absolument serein, je m'amuse», a-t-il affirmé avant d'assister à une réunion des députés de son parti PDL avec ses avocats.

Le parquet de Milan a annoncé vendredi dernier enquêter sur les agissements du Cavaliere, soupçonné d'avoir rémunéré les prestations d'une prostituée mineure, Ruby, une jeune Marocaine, un délit puni de six mois à trois ans de prison au regard de la loi italienne. Les juges de Milan veulent aussi vérifier s'il a abusé de sa position pour faire libérer Ruby en mai quand elle venait d'être interpellée pour vol présumé.

Dans ce cadre, le parquet a adressé une requête au parlement pour perquisitionner des locaux rattachés à M. Berlusconi en sa qualité de député.

Pour expliquer cette requête, les juges ont fourni 389 pages de documentation contenant des écoutes téléphoniques et témoignages de dizaines de jeunes femmes sur leurs soirées très particulières dans la villa d'Arcore du Cavaliere, près de Milan.

Selon des participants à la réunion entre députés et avocats du chef du gouvernement, M. Berlusconi a défini le Rubygate comme «une construction médiatique, c'était de l'espionnage permanent».

Il leur a rappelé au passage, ont dit ces participants, avoir lui-même fait adopter la loi contre la prostitution de mineurs, en 2006. Le Cavaliere a affirmé que les accusations à son encontre se retourneraient comme un boomerang contre ceux qui les soutiennent.

Aussi bien M. Berlusconi que Ruby nient avoir eu des relations intimes.