L'annonce par le groupe basque armé ETA d'un cessez-le-feu «permanent» a été jugée insuffisante par le gouvernement espagnol qui continue de réclamer l'arrêt définitif et sans condition de la lutte armée, a déclaré lundi le numéro deux du gouvernement, Alfredo Perez Rubalcaba.

Cette déclaration faite à travers un communiqué au journal indépendantiste Gara n'est «clairement pas» ce que «la société espagnole espérait», a déclaré M. Rubalcaba, vice-président du gouvernement et ministre de l'Intérieur.

«En d'autres termes, ce n'est pas une mauvaise nouvelle mais ce n'est pas la nouvelle», a estimé le ministre lors d'une déclaration à la presse spécialement organisée au sujet du communiqué du groupe armé.

«À la question "est-que c'est la fin "+ (de la lutte armée, ndlr), je répondrais que non», a ajouté M. Rubalcaba.

«Nous avons insisté à de nombreuses reprises sur le fait que le seul communiqué que nous voulions lire est celui dans lequel l'ETA annonce la fin, de manière irréversible et définitive. Il est évident qu'aujourd'hui, une fois de plus, l'ETA n'a pas fait que nous espérions», a déclaré le responsable.

Pour le ministre, maître d'oeuvre d'une politique de lutte sans concession contre l'ETA, le groupe indépendantiste conserve «la même arrogance, le même langage et la même mise en scène».

«L'ETA veut maintenir sa position de tutelle, de garant d'une supposée négociation ou, ce qui revient au même, l'ETA prétend toujours mettre un prix à la fin de la violence», a estimé le ministre.

Madrid rejette aussi l'idée d'une «vérification internationale» du cessez-le-feu, comme indiqué par le groupe armé dans son communiqué. «Dans un État de droit, ce sont les forces de sécurité qui vérifient» un cessez-le-feu, a expliqué M. Rubalcaba.

Le groupe basque armé ETA qui n'a pas commis d'attentat depuis 17 mois, a annoncé lundi un cessez-le-feu «permanent» et «vérifiable» comme le lui demandait depuis plusieurs mois sa vitrine politique interdite Batasuna.

«L'ETA a décidé de déclarer un cessez-le-feu permanent et de caractère général qui puisse être vérifié par la communauté internationale», a indiqué l'organisation clandestine dans un communiqué publié sur le site internet du journal indépendantiste basque Gara

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