La police a renforcé ses patrouilles dans les rues de Stockholm mardi à dix jours des fêtes de Noël, tandis que les enquêteurs étendaient leurs recherches à de possibles complices du kamikaze mort samedi dans un attentat manqué.

«Le niveau d'alerte n'a pas été relevé mais, après ce qui est arrivé nous pensons que les habitants de Stockholm doivent voir plus de policiers dans la rue, pour nous parler du grave événement qui vient de se passer», a expliqué la police.

«Nous avons 40 officiers de police supplémentaires et des volontaires dans la rue, dans les métros, les gares, les centres commerciaux et partout où la foule a besoin de sentir notre présence», a précisé à l'AFP Kjell Lindgren, porte-parole de la police.

Le kamikaze présumé Taymour Abdelwahab, est la seule victime fatale de la double déflagration qui s'est produite samedi lorsque sa voiture a explosé à proximité d'une artère piétonnière de Stockholm blessant légèrement deux passants.

L'homme était chargé d'explosifs qu'il aurait ensuite vraisemblablement actionnés par erreur provoquant une faible détonation le tuant avant qu'il ne puisse commettre son opération meurtrière visant sans doute à «tuer le plus de monde possible», a déclaré lundi le procureur suédois chargé de l'enquête, Tomas Lindstrand.

Les services de renseignements suédois Säpo ont mis en place «une vaste coopération internationale» avec des services et polices «des autres pays nordiques, du reste de l'Europe et bien sûr des Etats-Unis» pour trouver d'éventuels complices.

«Nous explorons plusieurs pistes», s'est bornée à déclarer mardi à l'AFP une porte-parole de la Säpo Sofia Oliv.

Elle n'a pas commenté les informations selon lesquelles la Suède disposait d'une cartographie des islamistes dans le pays. Selon le tabloïd Aftonbladet la Säpo a effectué une étude répertoriant quelque 200 d'entre eux résidant dans le pays scandinave.

Selon le journal près de 80% de ces islamistes seraient considérés membres de «réseaux enclins à la violence» le reste étant des éléments «isolés» ou ayant des contacts avec des extrémistes à l'étranger.

Sept artificiers du FBI américain étaient en route lundi pour la Suède afin d'aider les enquêteurs, selon la Säpo.

L'enquête est conduite en étroite coopération avec la police britannique, le kamikaze présumé, Taymour Abdelwahab ayant vécu dans la ville anglaise de Luton, au nord de Londres, avec sa femme et trois enfants.

Il avait eu des démêlées pour «extrémisme» dans une mosquée de Luton selon le responsable du lieu de culte.

«Je me suis opposé à lui trois ou quatre fois parce qu'il avait des opinions extrémistes», a indiqué à l'AFP Qadeer Baksh, président du «Luton Islamic Centre».

«Il disait que le Jihad était une obligation pour tous les musulmans et qu'on ne pouvait pas faire confiance aux intellectuels musulmans parce qu'ils étaient manipulés par les gouvernements... A chaque fois, je lui parlais et je réfutais ses idées», a-t-il ajouté.

Le ministre des Affaires étrangères suédois, Carl Bildt a expliqué lundi soir à la BBC que la capitale avait frôlé la catastrophe, le kamikaze présumé n'étant qu'à «quelques minutes et environ 200 mètres» du lieu le plus fréquenté de Stockholm à la période de l'année la plus fréquentée.