Le député d'extrême droite néerlandais Geert Wilders n'est pas coupable d'incitation à la haine envers les musulmans, a estimé vendredi le parquet dans son réquisitoire devant le tribunal d'Amsterdam.

«La critique (envers une religion, NDLR) est autorisée tant qu'on n'incite pas à la haine envers ceux qui la pratiquent», a déclaré le procureur Birgit van Roessel, selon laquelle les déclarations de M. Wilders n'ont pas créé de «fossé infranchissable» entre musulmans et non-musulmans.

«Nous demandons donc la relaxe pour le deuxième chef d'accusation», a ajouté la magistrate.

Admettant que «cela serait blessant et douloureux pour beaucoup de musulmans que Wilders demande l'interdiction du Coran», Birgit van Roessel a toutefois assuré «les sentiments du groupe concerné ne jouent aucun rôle dans l'appréciation pénale des faits».

Le parquet avait demandé mardi, en entamant son réquisitoire, que le chef de file du parti d'extrême droite PVV ne soit pas poursuivi pour «outrage à un groupe de personnes», l'un des cinq délits qui lui sont reprochés.

Le ministère public avait repris vendredi matin son réquisitoire à l'encontre de M. Wilders, poursuivi pour incitation à la haine et à la discrimination envers les musulmans et les étrangers non occidentaux. Il devait requérir en fin de journée une peine ou la relaxe.

Le procès de M. Wilders, qui encourt jusqu'à un an de prison ou 7 600 euros d'amende, s'était ouvert le 4 octobre. Sept journées d'audience sont prévues et le jugement devrait être rendu le 5 novembre.

Le PVV de Geert Wilders, troisième aux élections législatives anticipées du 9 juin avec 24 sièges de députés sur 150, a apporté son soutien au gouvernement libéral-chrétien-démocrate minoritaire du nouveau premier ministre néerlandais, le libéral Mark Rutte.