Un parti populiste local, le Mouvement citoyen genevois (MCG), a porté plainte vendredi contre le leader libyen Mouammar Kadhafi pour enlèvement et séquestration de deux hommes d'affaires suisses retenus pendant plusieurs mois en Libye.

deux hommes d'affaires suisses retenus pendant plusieurs mois en Libye.

La plainte, déposée devant le Ministère public (parquet) de la Confédération et la justice genevoise, vise à poursuivre «pour enlèvement et séquestration les auteurs de l'enlèvement -Mouammar Kadhafi- et ceux qui en profitent, son fils Hannibal qui recevra 1,5 milliard de francs suisses (1,37 milliard de dollars)», a précisé à l'AFP l'avocat du MCG, Maître Mauro Poggia.

La plainte évoque notamment la détention de deux entrepreneurs suisses Rachid Hamdani et Max Göldi à l'automne. Le 18 septembre, ils avaient été attirés hors de l'ambassade de Suisse à Tripoli pour être emmenés dans un lieu tenu secret où ils ont été retenus jusqu'au 9 novembre.

Mercredi, la Suisse a indiqué avoir transféré 1,5 milliard de francs suisses sur un compte bancaire en Allemagne dans le cadre des tractations pour la libération de l'homme d'affaires suisse, Max Göldi, retenu depuis juillet 2008 en Libye et qui a purgé à Tripoli une peine de prison de quatre mois pour «séjour irrégulier».

Cet argent devrait permettre de dédommager Hannibal Kadhafi pour la publication de ses photos d'identité judiciaires par le quotidien La Tribune de Genève.

En cas de non identification des responsables de la publication des clichés, le gouvernement suisse paiera en effet des dédommagements aux personnes lésées dans cette affaire, selon le plan d'action signé entre Berne et Tripoli pour normaliser les relations entre les deux pays.

Pour le MCG, cet accord s'apparente au versement d'une rançon et tombe sous le coup du Code pénal suisse qui prévoit que «celui qui aura séquestré, enlevé une personne ou de toute autre façon s'en sera rendu maître, pour contraindre un tiers à faire, à ne pas faire ou à laisser faire un acte, celui qui, aux mêmes fins, aura profité d'une prise d'otage commise par autrui, sera puni d'une peine privative de liberté d'un an au moins».

Le Code pénal prévoit en outre qu'«est également punissable celui qui aura commis l'infraction à l'étranger», relève le MCG.

«Notre action est principalement menée pour rétablir l'honneur et la fierté du peuple suisse», a expliqué à l'AFP le chef de file du MCG, Eric Stauffer, qui demande également aux autorités locales de déclarer Hannibal Kadhafi «persona non grata» à Genève.