Le Conseil de l'Europe a consacré sa journée d'hier à un débat sur la fessée. Un débat clos d'avance, en fait, puisque le Conseil s'y oppose clairement, à grands coups de panneaux publicitaires en Europe mettant en vedette des personnalités aussi diverses que l'ex-président de l'URSS Mikhaïl Gorbatchev, l'actrice italienne Claudia Cardinale et tous les joueurs de foot du Real Madrid.

«Les châtiments corporels violent le droit des enfants à leur intégrité physique et à leur dignité humaine, a déclaré hier Maud de Boer-Buquicchio, secrétaire générale adjointe du Conseil de l'Europe. Les châtiments corporels enseignent aux enfants que la violence est une stratégie acceptable à la résolution de conflits et que c'est un bon moyen d'obtenir ce qu'ils veulent.»

 

Dans les sites de médias européens relayant l'information dans la journée, les internautes commentaient à profusion.

La fessée? «À part me faire détester mon père, ça ne m'a rien appris», a lancé un lecteur du Monde.

«Il est grand temps que les niais en tout genre prennent conscience de la réalité: un gamin est un petit animal qu'il faut dresser, lui réplique un autre internaute. Passer son temps à tout expliquer à son bambin est une perte de temps. L'autorité parentale doit être forte. Si elle ne l'est pas, on a les résultats qu'on mérite: des jeunes qui ne respectent plus rien, (...) des hommes perdus et sans valeurs morales.»

À ce jour, vingt pays européens ont interdit les châtiments corporels et huit autres ont pris l'engagement de le faire.

En 2006, l'Assemblée générale des Nations unies a fixé 2009 comme date butoir pour l'abolition des châtiments corporels dans tous les pays du monde.

En 2004, par l'entremise de la Cour suprême, le Canada a statué que les parents et les instituteurs ont le droit d'utiliser la force pour corriger les enfants. La correction, cependant, ne peut être infligée qu'aux enfants de plus de 2 ans et interdiction est faite d'y aller de gifles et de coups à la tête ou de frapper avec des objets.

En 2007, un sondage réalisé pour La Presse auprès de 1000 Québécois était loin de démontrer que la fessée était ici moins répandue: 62% des répondants se disaient alors d'avis que les parents ont le devoir de donner la fessée à leurs enfants si cela se révèle nécessaire.