La Commission européenne a approuvé mercredi le plan d'économies de la Grèce, mais va mettre le pays sous une surveillance étroite et d'une ampleur inédite afin de s'assurer qu'elle prendra les mesures qui s'imposent pour résoudre sa crise budgétaire.

Bruxelles a en parallèle annoncé l'ouverture d'une procédure d'infraction contre Athènes pour ses statistiques de déficits peu fiables, pouvant aboutir le cas échéant à une amende ou une saisie de la Cour de justice européenne.

«Nous appuyons le programme» grec de stabilité, dans lequel Athènes a détaillé les mesures prévues pour réduire son déficit, a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia.

«Nous considérons que c'est ambitieux mais réalisable», a-t-il ajouté devant la presse.

Cependant, «la façon d'aider, ce n'est pas seulement d'applaudir, c'est de mettre en place un instrument de surveillance et de suivi de l'application de ce programme», a souligné M. Almunia, en expliquant que le plan grec serait soumis à une surveillance inédite.

«C'est la première fois que nous mettons en place un système de surveillance aussi intense et quasi-permanent, mais c'est nécessaire étant donné les circonstances», a-t-il ajouté.

La Grèce devra soumettre un premier rapport sur la mise en place de son plan pour le 16 mars.

«La Commission salue également l'annonce par le gouvernement grec mardi d'une nouvelle série de mesures budgétaires», a souligné l'exécutif européen.

Le premier ministre grec Georges Papandréou a dévoilé des mesures d'austérité supplémentaires pour assainir les finances publiques, dont le gel total des salaires des fonctionnaires ou un relèvement de l'âge légal du départ à la retraite.

Cependant, le gendarme budgétaire européen «demande à la Grèce d'expliquer les mesures fiscales annoncées et le calendrier de leur mise en place dans les semaines à venir», a-t-elle précisé dans un communiqué. Elle l'appelle aussi à «détailler davantage les mesures qui devront être mises en place en 2011 et 2012».

Bruxelles a aussi décidé d'ouvrir une procédure d'infraction contre la Grèce pour le manque de fiabilité de ses statistiques, estimant que le pays «a échoué dans son devoir de communiquer des statistiques budgétaires fiables».

Dans le cadre de cette procédure, Bruxelles demande au gouvernement grec de «prendre toutes les mesures nécessaires» pour s'assurer que les faiblesses du système statistique grec soient «corrigées».

«Il est demandé à la Grèce de coopérer avec la Commission pour se mettre d'accord rapidement sur un Plan d'action pour s'attaquer aux insuffisances statistiques, institutionnelles et de gouvernance», précise le communiqué.

La Grèce avait brutalement revu en hausse en octobre ses statistiques de déficit pour 2009, révélant l'état catastrophique de ses finances publiques. ce qui avait soulevé un tollé dans la mesure où Athènes est aussi accusé d'avoir minimisé l'ampleur de ses déficits en 1999 pour se qualifier pour l'euro.